Fiche de présentation

THEK, Paul ( George Joseph, dit )

né le 2 novembre 1933 à Brooklyn, New York, États-Unis d'Amérique; 1950, Arts Students League, New York et Pratt Institute, Brooklyn ; 1951-1954, Cooper Union, New York ; 1954, à Miami, conducteur de taxi, libraire, marionnettist ; 1959-1962, crée des motifs pour textiles ; 1962-1964, premier séjour à Rome ; 1964-1967, à New York ; 1968, sur l'île italienne de Ponza ; 1968-1969, à Amsterdam ; 1969, il y crée " Artist's Co-op ", avec les plasticiens Franz Deckwitz, Edwin Klein et Sergio dei Vecchi ; 1973, séjour au monastère bénédictin de Weston, Vermont ; 1984, premier séjour au monastère des Chartreux d'Arlington, Vermont ; 1978, 1980, enseigne à la Cooper Union ; 1987, est atteint du sida ; 1988, en meurt le 10 août à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Sculpteur au sens e la transgression d'objets familiers et de l'agencement d'installations*, il commence néanmoins par la peinture et y revient sans cesse. Vers le milieu des années 50, il peint des fleurs, des motifs non-figuratifs* et des monochromes. Plus tard, ses toiles s'inspirent de la télévision pour les cadrages et le flou des images ou leur répétition involontaire quand les ondes s'emballent; ce sont les Televisons Analysations, (1962 et 1963). Il peint, ensuite, de grands triptyques sur des tableaux noir d'école, immensité de la vacuité, ondulation des flots ou des dunes désertiques, en ménageant les couleurs au point de n'en requérir que deux, Le Grand Chinois, (1969, MNAM) ; il pique ces tableaux de quelques animaux censés habiter ces étendues,ou, ironiquement, de champignons poussant dans les vagues, Sea with Mushrooms, (1969). De 1971 à 1985, il peint, sur papier journal blanchi à la gouache, un seul motif, sorte de gammes, une carotte, trois prunes, une dent, un métronome, etc., ou,lors de sa découverte des nains de plâtre, Dwarfs, (1969, BvB). Sodome et Gomorrhe, (1972), vues de New York, au travers d'une croisée, rapidement brossées, et n'occupant que le centre de la toile en gris uniforme. De 1975 à 1988, poursuivant ces " essais ", il use abondamment de la couleur turquoise en dominante et dans tous ses tons, Mating, (1975), le mot se détache d'un paysage abstrait. En 1979-1985, il peint de petites toiles, accrochées au mur à partir du sol et pas plus haut que la taille, ou disposées dans un pseudo-salon-installation, encadrées à l'ancienne, avec cartels, et surmontées de lampes-rampes. Enfin, la suite de Sans titre, Zzzzing, (1984), étendues océaniques où les risées de l'eau sont faite de Z. Sans doute sont-ce ces objets qui révèlent le mieux ses obsessions. Technological Reliquaires, (1964-1968) : il y affiche sa hantise de la mort, rencontrée en visitant les catacombes romaines;  il crée des articulations insolites, surréalistes* même, comme cette chevelure prolongeant un avant-bras; toujours une partie du corps est concernée, détournée de sa situation originelle. Très vite, il en vient à la chair elle-même, copiée en cire dans sa putréfaction débutante, avec un réalisme qui n'oublie ni les poils, ni les vaisseaux sanguins, ni les nerfs; lambeau de corps, enfermé dans des reliquaires sophistiqués de plexiglas jaune-vert, opposant une matière qui se défait à une matière rigide et transparente, évoquant à la fois les moulages corporels de l'époque et le minimalisme*, Sans titre, (1966, MAC). Ces mêmes morceaux de viande, il faut bien les appeler ainsi, sont présentés en installation, Meatcable, (1968, BvB). C'est une sorte d'art corporel* intervention de son propre être. La mort le hante et la résurrection, puisqu'il est catholique convaincu. " Si le grain ne meurt... " Il commence des moulages de ses parties génitales d'abord, de tout son corps ensuite, exposé, dans une installation, The Tomb, (1967), suivi du Fishman, (1968), ressuscité posé en état d'envol dans un arbre. Mais aussi A Station of Cross, (1972, BvB), pièce funèbre, sinon funéraire, remplie de formes en journaux gonflés, faiblement éclairée par une lampe des années 20. Il s'intéresse aux objets les plus kitsch, notamment aux nains de plâtre qu'il bariole, qu'il pose comme pied à une installation, Dwarf Parade Table, (1968, Kunstmus., Lucerne), ou dont il remplace la tête par de grands coquillages en forme de vagins, Blind Today, Deaf Tomorrow, (1973). Il commence The Personal Effects of Pied Piper, (1973), petits objets de bronze, anodins, tels qu'on les rencontre dans le conte de fées éponyme. Il commence la série des Uncle Tom's Cabin with Towerof Babel, (1975), construction gracile en bronze avec des animaux escaladeurs. Un simple débarras d'objets hétéroclites, ménagers et autres, face à un banc public, et c'est Visual Therapy, Dedicated to Arschbishop Raymond Hunthausen, (1986, MAK).

Expositions : 1957, Mirell, Miami (P) ; 1963, Trastevere, Rome, (P) ; 1964, Stable, New York, (P) ; 1976, Alexandre Iolas, Paris, (P) ; 1982, Samy Kinge, Paris, (P).

Rétrospective : 1996, Center for Contemporary Art, Rotterdam ; Neue Nationalgalerie, Berlin;  Fondation Tàpies, Barcelone ; Kunsthalle, Zurich ; 1997, Musée d'Art contemporain, Marseille ; 2010, Whitney, New York.