Fiche de présentation

MANZONI, Piero

né le 13 juillet 1933 à Soncino, Crémone, Italie ; 1957, visite une exposition Klein* à Milan ; 1960, artiste résident à l'école de confection Aage Damgard à Herning, Danemark ; 1963, meurt le 6 février à Milan.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Anticipant l'arte povera*, et le Minimal art* et accompagnant le happening*, l'art corporel* et les Nouveaux réalistes*, il est de ceux qui ont voulu transformer radicalement l'oeuvre d'art en montrant la matière pour elle-même, ou en posant des gestes d'art, valables en tant que tels, fussent-ils éphémères.
En 1956, il commence par des tableaux aux couleurs phosphorescentes auxquelles les modifications atmosphériques apportent des variantes, Sans titre, (1957), un fond marron, des taches circulaires carmin dans les replis de goudron et de vernis épais et boursouflé. Il peint aussi des accumulations d'empreintes d'objets usuels, à l'instar d'Arman* qui débute en 1955. À compter de 1958, après avoir visité une exposition d'Yves Klein à Milan, il se consacre aux monochromes blancs, sept ans après un premier essai. Il encolle des toiles manipulées et tordues, puis posées sur la toile de support, le tout revêtu uniment de couleur blanche à laquelle il reste associé. Ses oeuvres, il les baptise Achrome, (GAMR, Tate, HGM, GSS, SMA, NNG, etc). Envoûté par le blanc, il le donnera à voir mieux en le présentant sur un fond bleu manganèse, celui-là même dont Klein se revendique. Ces blancs seront tour à tour de la laine de verre, des boules de polyester, de la fourrure, du coton hydrophile en rouleaux, Achrome, (1958, MBANa), Achrome, (1961-1962, GMR), ou une simple surface lisse, Achrome, (1959, MNAM,). En 1959, il s'attaque aux Lignes,. La plus longue d'entre elles, tracée sur un rouleau de 7 200 m, scellé dans un cylindre en plomb, artistement ouvragé (Mus. d'Herning). De nombreuses variantes - de lignes plus courtes, il est vrai - existent en cylindres d'acier poli, 1 000 m (1961, MoMA, New York), ou en cylindres de cartons. Son objectif était de tracer une ligne de la longueur de la circonférence terrestre... Analogie avec l'empreinte de pneu sur rouleau de papier, de Rauschenberg, en 1953. En 1959 également, il recueille le souffle dans des ballons nommés Corps d'air, à l'instar de Aire de Paris, de Duchamp,(1919-1964); ce sont des sculptures revendiquées comme telles, tut comme les êtres vivants qu'il signe en 1961 ; Gilbert & George* devaient renouveler ce canular d'étudiant en 1968. Sur un mode plus scatologique, et toujours en 1961, il réalise de petites boîtes de conserve, Merde d'artiste, n° 31, (MNAM), venues au prix de l'or, qui se veulent contestataires du statut de l'oeuvre d'art et de sa valeur commerciale.

Expositions : 1957, Pater, Milan.

Rétrospective : 1965, Stedelijk Museum, Amsterdam ; 1968, Dokumenta, Kassel ; 1969, Van Abbe Museum, Eindhoven ; 1971, Galleria d'arte moderna, Rome ; 1973, Kunstmuseum, Bâle ; 1974, Tate, Londres ; 1991, Musée d'Art moderne de la ville, Paris.

Musées : Le musée d'Herning, au Danemark, possède, outre la ligne de 7 200 m, des oeuvres des différetes variantes.

Bibliographie(s) : Prearo, Catalogue raisonné (1975) ; revu par Germano Celant (1991).