Fiche de présentation

HONEGGER, Gottfried

né le 12 juillet 1917 à Zurich, Suisse ; 1931-1932, Arts et Métiers de Zurich, comme graphiste-étalagiste ; 1937, ouvre un atelier de graphiste en collaboration avec Warja Lavater; 1939, il l'épouse ; 1938-1939, vit à Paris ; 1957, abandonne les arts appliqués ; 1958-1960, vit à New York ; 1960, s'installe à Paris ;  1990, fonde le Musée d'art concret à Mouans-Sartoux, Alpes-Maritimes ; vit à La Roquette-sur-Siagne ; 2012, une partie de son atelier est dispersée par Lecler' à Marseille.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Très jeune il commence à peindre; successivement figuratif, informel de 1945 à 1950, post-cubiste analytique de 1950 à 1955. Dès 1952 et jusqu'en 1958, il se voue à l'abstraction* géométrique, avec des paysages où les formes en écailles sont une réminiscence des montagnes des Grisons, ou l'appareillage de carreaux en pans de murs, ou les incisions rencontrées sur les façades de l'Engadine; il y use du dégradé, mêlé à l'aplat, Sente, (1954). Cela l'amène à l'abstraction géométrique rigoureuse, mais recourant à la forme irrégulière du shaped canvas*, et à un premier tableau Tableau-Relief, (1967, EAC), dessiné au té et au compas, et dès 1967, avec l'ordinateur, pour réaliser des écritures tronquées, rangées en carrés, Étude à l'ordinateur, (1971). Il se permet des éclairs de couleur à la frange de ses géométries. Partant du carré, de son multiple le rectangle ou de sa division les triangles, ou de son articulation décalée, il réalise, de 1967 à 1987, des Tableau-Relief : après avoir plié de légers bristols pour y indiquer les formes retenues, il les recouvre d'une couleur unique, Tableau-Relief, P 537, (1969, MNAM) ou Tableau-Relief, P757 A, (1975-1976, MNAM), P 907, (1985, MPSG) et P 946, (1987, EAC), comme P 850, (EAC). Il travaille en binôme pour la couleur et la matière, triangle et rectangle, argenté et noir, pierre et métal, toile et acier, insérant celle-là dans deux triangles porteurs qui donnent un léger relief au diptyque noir, R. 1226, (1997). Ses oeuvres des années 90 sont d'une austérité calviniste, d'une rigueur clinique. Il oppose les formes identiques en les décalant légèrement, l'une par rapport à l'autre, Tableau-Relief P 1014,(1990, ibid), aux triangles rectangles rose altéré. Il s'intéresse aussi aux formes insolites comme ce demi-soleil en contreplaqué, collé au mur, par la tranche, Tableau-Espace, (1994, EAC), ou une colonne plate dont les deux extrémités deviennent triangulaires, Tableau-Espace, (1995, EAC). Il accumule les fines lignes en courbes à la craie grasse, sur des toiles revêtues d'acrylique monochrome, On n'a pas peur du vide, (1996, SG).  En 2001, le châssis devient métal peint et arrondi, traversé par des bandes  ondulantes qui enserrent un àplat de couleur, Relief Z, 1479, (2007) ou Relief Z, 1501, (2008). Il donne aussi des tableaux à creux, , dans lesquels manquent, un rectangle, Tableau-Relief, Z 1449, (2006) ou ou un triangle dont la base est arrondie, (2006).
Sculpteur.
Il est aussi et peut-être surtout, sculpteur : totems rigides, en pierre ou en marbre, pilastres, rails accouplés, amincis, encochés, développant un triangle et le creusant dans son jumeau, le tout en bois laqués, voire cocotte sui generis en tôles soudée et brunies, Pliages, (1998; 2009), aussi colonnes et piliers ouverts, échancrés, rassemblés en forêt multicolore et multiteinte. Dans le jeu de ses reliefs, on retrouve la dualité ou la trinité qui préservent la monochromie, comme ces mêmes formes rectangulaires, de même largeur, parallélépipède au centre, accompagné d'un équivalent concave et d'un autre convexe (1997). Ses sculptures deviennent utilitaires comme ces bancs parallélépipédiques en marbre, articulés l'un à l'autre, chacun légèrement décalé par rapport à son voisin, 2+2=5, (1996, SG) et restent gratuites, C.108, (2000), paravent articulé à pyramide ouverte, époxy sur acier.

Expositions : 1950, Chichico Haller, Zurich (P); 1951, George Wittenborn, New York, (P), 1961, Filion, Paris, (P) ; 1991, 1996, Gilbert Brownstone, Paris, (P); 1999, fondation Cartier, Paris (P) ; 2009, La Humière, Paris, (P).

Lieux publics : 1975, Hommage à Jacques Monod, campus universitaire, Grenoble; 1989, mural* pour l'Arche de la Défense, Paris; 1990, mural pour le métro de Zuich; 1993, vitraux, cathédrale de Nevers; 1996, bancs dans le hall de la Société Générale, La Défense, Paris.

Citation(s) : Il a dit : " L'art concret est le seul mouvement de la première moitié du XXe siècle qui soit encore d'actualité " (1999).