Fiche de présentation

FONTANA, Lucio

né le 19 février 1899 à Rosario de Santa Fe, Argentine ; père d'origine italienne, dirigeant une entreprise de sculpture décorative ; 1905, accompagne son père à Milan ; 1914, école du bâtiment Carlo Cattaneo, Milan ; s'initie à la sculpture avec son père ; 1917-1918, volontaire de guerre ; 1920-1928, sculpture à l'académie Brera, Milan ; 1922-1925, retour en Argentine, où il ouvre un atelier d'enseignement de la sculpture ; 1928, revient à Milan ; 1940-1947, séjourne en Argentine ; 1935, adhère à Abstraction-Création*; 1946, crée l'académie Altamira à Buenos Aires, en même temps qu'il publie son Manifeste blanc, dans lequel il envisage de réunir peinture et sculpture ; revenu à Milan, il y fonde le " spatialisme "; 1968, meurt le 7 septembre à Varèse.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Contrairement au idées dominantes, il commence par la sculpture et ce n'est qu'en 1949, à 50 ans, qu'il aborde la peinture, c'est-à-dire des oeuvres à deux dimensions qu'il baptise toutes Concetto Spaziale, (en français, Concept Spatial). Sa sculpture est successivement académique et novatrice, Le Porteur de harpon, (1933, CMAC), comme Relief, (1934, VAM ), céramique non-figurative*. Il la continue au-delà de son expérience picturale, notamment avec ses Natures, (1959), grosses boules de terre cuite, fendues comme une noix ou un sexe de femme, et coulées en bronze, (1967). Il aborde le grotesque en 1939 ou en 1958.
Quant à ses oeuvres en deux dimensions, ce sont, d'abord, des trous en spirale comme produits par un jet de mitraillette (1949-1954, GAMR) ; ce mitraillage peut être informe ou bien tracer une silhouette humaine (1954, BvB), ou interstellaire, (1956, MNAM), ou animale, (1958, GAMR), voire de masque troué, La Fine di Dio, (1963, MNAM). parfois, il enrichit sa toile de petits cailloux colorés (1953, ibid). Il lui donne une teinte rose bonbon, (1963). Il imagine aussi des perforations plus larges et plus indéterminées. Ill qualifie toutes ces séries gessi, barrochi, tagli, etc., il s'agit toujours de variations sur un même système, sur une même technique. Avec les incisions, il aboutit à une sorte de pureté sadique : la toile, le plus souvent monochrome, est fendue d'un ou de plusieurs coups de rasoir parallèles qui donnent à voir un fond noir ; pour être systématique - on dénombre près de 900 oeuvres de ce type, de 1958 à 1968 -, cette froide détermination du scalpel confère à la toile, au sens le plus direct, une profondeur, (1958, fond. Fontana, Milan) ; trois quart de cercle, Le Jour,(1962) ; Venice Was All in Gold, (1961, Th-B), tondo doré parcouru de lignes d'ondes. Pour ses différentes perforations), il adopte des formats qui s' éloignent des angles droits : parallélépipèdes irréguliers, formes ovoïdes, ovales, L'évocation vaginale des fentes n'est pas gratuite puisque, parfois, l'incision devient explicite, Concept spatial 68 0 10, (1968). et  témoigne d'un certain sadisme et d'une évocation de la trisième dimension par affleurement des barbes La Fine di Dio, (1963).
Pendant toute sa carrière, il ne cesse de produire des sculptures, des céramiques, des aménagements d'immeubles, des motifs décoratifs en néon, etc.
Tout un temps, ill  travaille le verre sous l'impulsion de Costantini*.

Expositions : 1930, Il Milione, Milan ; 1937, Jeanne Bucher, Paris ; 2012, Karsten Greve, Paris, (P) ; 2014, Torrnabuoni, Paris, (P).

Rétrospective : 1987, Musée natonal d'art moderne, Paris ; 2014, Musée d'art moderne de la ville, Paris

Citation(s) : Il a dit :
-  Je troue, là passe l'infini, passe la lumière, il n'est pas nécessaire de peindre. Je veux ouvrir de l'espace, créer une nouvelle dimension de l'art, entrer en rapport avec le cosmos comme il s'étend à l'infini, au-delà de la surface limitée du tableau.
- Un toile n'est plus un support, mais une illusion.