Fiche de présentation

DONATI, Enrico

né le 19 février 1909 à Milan, Italie; université de Pavie ; 1934-1940, séjourne à Paris, où il se lie avec le groupe surréaliste*; 1940, s'établit à New York, où il retrouve les surréalistes émigrés ; 1945, naturalisé américain ; 1960-1962, enseigne à Yale; vit à New York ; 2008, meurt le 25 avril.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Automatiste* de 1944 à 1947, il reprend la décalcomanie et, avec des ajouts d'encre, la transforme en massifs coralliens. Sa peinture de formes surréalistes est baroque; monstres floraux, marins, aériens, flous, de couleurs se dissolvant l'une dans l'autre, une atmosphère inquiétante s'en dégage, La Ronde des lutins, (1945). Il incorpore des éléments hétérogènes à ses toiles, comme des fossiles ou de la poussière d'aspirateur. L'une de ses constantes, c'est l'emploi du dégradé pour passer d'une couleur à l'autre, Veille de guerre, (1943); il gonfle les formes, les rend transparentes et les fait s'envoler dans la nuit, Les Jongleurs, (1945). Il passe au jour avec les végétaux flottant dans l'espace de Minotaure, (1945) ou les biomorphes de Rêve de Pégase, (1946). En 1947, la transition s'opère vers des géométries reliées entre elles par de délicates lignes posées sur des fonds unis, légèrement dégradés, triangles de cordes, harpes horizontales, viscères de pianos; les figures qui les accompagnent comme des points de relais de ces cordes, sont reprises à la période précédente, mais miniaturisées, d'une extrême complexité et subtilité de graphisme. On songe à Klee*, à Bellmer* aussi, qui est cité, mais son inspiration est totalement assimilée et personnalisée. Il s'intéresse aux fossiles et aux biomorphes qu'ils suggèrent. Il explore les images qui s'étirent de la vie à la mort. Depuis les années 1970, il évolue vers le misérabilisme d'un Burri*, montrant des matériaux bruts sur lesquels son intervention provoque le regard. Ses sables pigmentés, en relief, sont proches de ceux d'un Piaubert*, Chambre décompression, (1948) ou Plus beau encore, (1951). Parfois ce matiériste suggère un paysage, Moonscape, (1951) ou Rosso Veneziano, (1953). A compter de le moitié des années 1980, il peint des formes lithiques se détachant sur un fond uni, percées d'une anfractuosité, Cereteri Red Blue, (1985).

Expositions : 1942, Passedoit, New York, (P); 1945, Durand-Ruel, Paris, (P); 1989, Zabriskie, Paris, (P); 2004, 2005, Les Yeux fertiles, Paris, (P).

Rétrospective : 1961, Paais des Beaux-Arts, Bruxelles.

Citation(s) : On a dit : - J'aime la peinture d'Enrico Donati comme j'aime la nuit de mai. (André Breton).