Fiche de présentation

DEPERO, Fortunato

né le 30 mars 1892, citoyen autrichien, à Fondo, Haut-Adige ; devenu, en 1919, Italie ; 1908, refusé aux Beaux-Arts de Vienne ; 1914, s'établit à Rome ; engagé volontaire, est réformé ; 1915, signataire du troisième manifeste du futurisme*; s'installe à Rovereto, Trente ; 1919, ouvre son agence de publicité, La casa del arte, et y théorise sur l'onoma-langue, grille phonétique pour traduire les pulsions primaires ; 1925-1926, séjourne à Paris et travaille avec Léger*; 1928-1930, vit à New York ; 1959, ouvre son propre musée ; 1960, meurt le 29 novembre à Rovereto.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : En 1914 et 1915, il crée des Compositios plastiques, engins en matériaux périssables, fils métalliques, papier d'étain, vélin, celluloïd, etc., qui tournent, se décomposent et se recomposent, créant ainsi un au-delà de la surface immobile du tableau. Il n'en reste plus que des dessins. En 1915 et 1916, par la répétition de formes, souvent des sections de cercles, il veut exprimer le mouvement au sein de la non-figuration*, Mouvement d'oiseau, (1916, musée Depero, Rovereto, dit MDR). Le Danseur étoile, (1917, MART) n'est as le " tubisme " de Léger*, même si le personnage est fait de tuyaux enchâssés l'un dans l'autre et est peint de manière métallisée, car il y a des figures accessoires, découpées dans le métal, détaillées et complexes, de couleurs vives. Architecture synthétique de l'homme, (1917-1918, MDR) est marqué par les ondulements de l'Esprit nouveau*. Sa construction est ramassée en trophée sur fond uni, Discussion en 3000, (1926, MDR), figures en gris métallisé concentrées sous trois triangles pyramidaux, comme Maison alpestre, (1936, MDR), qui regroupe une agglomération en un filet sur le vide, comme un fragment de Duccio ou de Giotto, ou en noir et blanc, La Rixe, (1926, MART), bagarre de figures robotisées. Quant au mouvement qe réclame le futurisme*, il en est parcimonieux, ne faisant guère que doubler les membres, par une ombre de couleur différente, arbitrairement portée, pour le signifier, Cheval passant, (1920, MDR) ou Les Chats, (1931, ibid). L'allusion au mouvement est parfois signifiée par l'agencement même de géométries, Le Gondolier, (1927-1928, ibid), où l'esquisse de palais vénitien de guingois indique l'inclinaison de la rame, Positano, (1924, ibid). C'est un futuriste statique. Il s'inscrit encore dans l'Esprit nouveau*, montrant de belle machine usinée, idéalisée, Robot, (1920, Th-B). Il touche de son pinceau le monde animal (humain compris), le monde végétal et les astres eux-mêmes qui s'en trouvent mécanisés; le soleil st un cercle avec ses rayons en pointes, la fumée sortant des naseaux du boeuf et de la pipe du laboureur sont des volutes de fer-blanc, les oreilles, des cônes, les jambes, des fuseaux renversés, les nuages, des bandes ouvrées d'acier laminé ; le tout est un ensemble décoratif aux teintes affirmées, vives, qui s'harmonisent. En 1929, il crée des compositions lettristes* Subway et Montagne russe, (MDR). Les Éboueurs, (1934, ibid) célèbrent le machinisme.  Si l'on en croit les dates affichées, il continue fidèle à lui-même, avec Simultanéité urbaine, (1946, ibid), et se trouve dès lors le chaînon entre Léger* et Hélion*. Voilà pour l'oeuvre peint.
Il est aussi créateur de décors de théâtre, costumes, de mobilier, tapisseries, pièces de tissu cousues, affiches, etc., de marionnettes surtout, aux couleurs brillantes, élaborées pour les Ballets plastiques, (1918), détruites et reconstituées, Mécanique, (1917, MDR). Il est architecte d'intérieur et sculpteur par agencement e pièces de bois verni, de 1914 à 1925 ; sculpteur par modélisation du plâtre également, Frétillement de poisson, (1915, MART), hautement suggestif.
Tout cela figure dans le musée qu'il se crée et dans lequel il ne peut présenter que des peintures tardives, la plupart d'après la Seconde Guerre mondiale, souvent dotées d'une double date, de telle manière qu'on le soupçonne d'avoir refait des oeuvres antérieures, telle Danseuse, (1915-1950, MDR), transposition de la sculpture de Boccioni*. Mes ballets plastiques, (s.d.) grande composition peinte, vivement colorée, dans laquelle sont évoqués six ballets.Vitrine à New York, (1947, ibid) est analogue à la manière de l'Hélion des années 60.
La plupart de ces toiles ont surtout un effet décoratif et sont peintes d'une palette dure qui contraste avec les oeuvres antérieures. Plusieurs oeuvres sont transérées au musée d'art moderne et contemporain de Trente et Rovereto, (MART).

Expositions : 1916, Corso Umberto, Rome ; 1925, Exposition des arts décoratifs, Paris ; 2006, Italia nova, Paris, (G)  ; 2012, Danser sa vie, Centre Pompidou, Paris, (G).

Rétrospective : 1996, Pavillon des Arts, Paris.

Musées : Musée Depero, Rovereto.