Fiche de présentation

BEAUDIN, André

né le 3 février 1895 à Mannecy, Essonne, France ; 1911-1913, Arts décoratifs ; 1916, part pour le front ; 1919, épouse Suzanne Roger*; 1921, visite l'Italie ; 1945, commence à être connu du public grâce à Kahnweiler*; 1962, Grand prix national des arts ; 1979, meurt le 6 juin à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Le cubisme* et lui jouent à cache-cache. Il en est marqué et ne cesse de s'en démarquer : leçons assimilées et incarnées dans la tradition française. Il se fait connaître après la Seconde Guerre mondiale, alors que Gris* est mort depuis 20 ans. En outre, son oeuvre est abstraite de la réalité, celle-ci étant réduite à ses lignes essentielles, reconstituées en fonction des exigences d'équilibre du tableau. Le Village, (1923) est réduit à quelques masses de couleurs soutenues et jusqu'en 1927. Vient ensuite ce cubisme* ondulé et allusif à la Souverbie*. Des flammes et des courbes entrent dans la composition de 1928 à 1937; en 1930, des mains apparaissent dans des voiles déchiquetés, comme pour illustrer Mané Thécel Pharès, ou encore La Main, (1964), sculpture ; en 1932, les abysses sont plus acérés de traits en petits caillebotis, frappant des nuages de couleurs sombres. Il rejoint plus ouvertement un postcubisme assoupli par les volutes du purisme*, jusqu'en 1938. À compter de là, la lige droite et les couleurs tendres font leur apparition, en mosaïques aux teintes pastel, vert d'eau, vieux rose, jaune pâle, gris, à la représentation éclatée dans une explosion germinative, jusqu'à l'identification, en 1944, des feuilles. La Partie de huit cavaliers, (1937, MNAM), Le Portrait de Kahnweiler, (1942, MNAM) usent, comme Gleizes*, de géométries limitées alternant avec des à-plats stricts de couleurs différentes, et il produit ainsi l'effet d'une double géométrisation. Les plageschromatiques fournissent un support à une résille noire lorsque celle-ci vient relever la tendresse des couleurs, La Nymphe et le berger, (1955, MAMT). La tendresse des coloris, leur géométrie subtile le rendent proche de Jacques Villon*, La tige s'effeuille, (1950), Le Silence, (1961), la résille des traits, souvent verticale, en 1958 et 1959 particulièrement, dégage des couloirs parallèles colorés; il ne refuse pas la courbe et son croisement avec la droite, qui lui permettent uneplus grande variété de formes. De 1948 à 1959, il peint des paysages, des villages, des ponts parisiens, des arbres, réduits à leurs formes élémentaires circonscrites par des lignes essentielles qui dégagent des cubes passés au pinceau d'une huile mince. Dans les années 1970, il s'installe dans le fondu enchaîné effleurant à peine la toile ou le papier d'une huile fortement diluée, témoin d'une courbe revenue en force. Il sculpte, de 1930 à la fin, des formes ramassées, abstraites*, mêlant courbes et droits comme dans l'art-déco*, La Nuit, (1937), s'en éloignant, Oiseau, (1947), Oiseau et oiseaux, (1950), tout hérissé de triangles. La Plage, (1976) n'est qu'une montée de vague. Il est aussi illustrateur de poètes.

Expositions : 1953, Kunsthalle, Berne ; 1954, Kunstverein, Fribourg ; 1962, Maison de la culture, Le Havre ; 1970, Grand Palais, Paris.

Citation(s) : Il a dit :- Je cherche le silence.

Bibliographie(s) : 1923, Percier, Paris (P); 1995, Lambert Rouland et Louise Leiris, Paris (P).