Fiche de présentation

YANKILEVSKY, Vladimir

né le 15 février 1938 à Moscou d'un père peintre d'enseignes, qui est son premier initiateur; 1945-1946, vit en Allemagne; 1949-1956, Beaux-Arts, Moscou; 1957-1962, collège polygraphique de Moscou; 1958, commence à peindre et travaille comme graphiste pour gagner sa vie; 1991, s'installe à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Ainsi, à Moscou, durant le règne du réalisme socialiste*, il peut exprimer son besoin d'évasion. Car tel est le thème majeur de sa peinture avec l'horizontalité récurrente et presque permanente de ses lignes bleues, roues, jaunes qui coupent à mi-hauteur ses triptyques diurnes ou nocturnes, comme ses collages, leur donnant le champ de l'au-delà et reliant entre eux leurs différents sujets. Les triptyques, de 1962 à 1978, tout en longueur, sont formés d'un panneau centra horizontal et de panneaux latéraux verticaux, avec une figure féminine à gauche, un profil masculin à droite, Paysage, (1963) et Couple d'amoureux, (1963), l'un à dominante de lave, l'autre de lichen, recourent à des visages nubiens aux lèvres épaisses et au nez busqué; superpositions découpées ou déchiquetées qui réalisent matériellement la profondeur, d'une part, l'espace, de l'autre; le centre est consacré au principal de l'échappée d'un monde qui additionne la rigueur constructiviste* es motifs concentrationnaires au mécanicisme de formes industrielles détournées, (1983). Puis les triptyques se dépouillent et l'espace se peuple de géométries délicates, du Klee* agrandi, un constructivisme aménagé, qui remplacent dans l'univers dépersonnalisé tout végétal, tout animal; seul reste l'homme ou la femme statique, isolé, perdu. Les figures reviennent sous forme de collages ou de dessins collés, déchirés, pour mieux souligner la rupture entre la géométrie de ses lignes ferroviaires et les visages aperçus d'un wagon filant à toute vitesse. Les collages, de 1985 à 1992, en longueur également, forment des polyptyques de séquences multipliées, découpées nettement sur un côté, déchiquetées sur l'autre, reliées les unes aux autres par la ligne d'horizon qui les traverse, L'Espace des passions, (1986); technique mixte s'il en est, puisqu'aux collages bruts, se joignent des papiers peints à l'huile et d'autres recouverts de fins dessins à l'encre de Chine. Auparavant, la manière est plus expressionniste*, Thème et improvisation (1962), jardin géométrique équilibré horizontalement, les mêmes contours se répondant de part et d'autre d'un bassin et d'une allée centrale. Torso, (1965), relief en bois aux couleurs vives pour une femme mécanisée. People in boxes, (1990), sculpture avec des corps plâtrés de blanc, casés dans des alvéoles de bois épousant les formes brisées, revêtues de prothèses et de tous les gadgets de la civilisation américaine. Ces corps sont malmenés, disloqués comme ceux des contorsionnistes, sans être torturés. Ce dont ils souffrent, c'est du cloisonnement, de la chosification, de l'incommunicabilité avec le voisin si proche. Puis vient un dépouillement puriste* dans lequel la ligne grise respecte la symétrie allusive de la composition, seulement dérangée par un collage d'un visage de Piero della Francesca ou d'Haraku; cela confirme qu'il s'agit bien d'un corps stylisé, avec les orifices des seins ou de la vulve, schématisés en fentes de tronc d'aumônes, unetouffe de poils pubiens, Sans titre, (1999).

Expositions : 1962, université de Moscou, (P); 1966, Capek, Prague, (P); 1988, Namkin, New York, (P); 1990, 2001, Dina Vierny, Paris,  (P).

Rétrospective : 1978, Moscou; 1980, Kunstmuseum, Bochum, 1988, New York; 1991, Art Center, Pais.