Fiche de présentation

STELLA, Frank

né le 12 mai 1936 à Malden, Massachusetts, États-Unis ; 1950-1958, Philips Acadmy, Andover, puis Princeton University ; 1958, s'installe à New York et débute dans la vie artistique.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Illustrateur

Présentation : Ou de l'abstraction* géométrique aux sculptures baroques en passant par de bas-reliefs classiques. West Broadway,Seward Park, (1958, GGBâ) et (1958, ibid.), deux des premières oeuvres, dans lesquelles la forme est rigoureuse mais le pinceau expressionniste*, bandes interrompues par des encoches de fenêtres noires. The Marriage of Reason and Squalor, (1959, MET et MoMA), Le Grand Étendard, (1959, WM), ou Delphin and Hippolyte, Mas o Menos, (1959, KNW). Déjà, c'est la rigueur de l'abstraction  géométrique, trouvant son style propre dans le Hard Edge* et le shaped canvas*. Minimalisme* noir. Les tableaux à bande, équidistantes, monochromes hormis les lignes de séparation de ces bandes, épousant, après la traditionnelle toile en rectangle, toutes les formes possibles, le zigzag, par exemple, dans (1964, MNAM) ; ou la diagonale, Clarequin, (1964, MMS); ou deux V opposés, Hafa, (1964, GGBâ), ou losanges et triangles regroupés en 5 unités, Damasceus Gate, (1969, MAMAC) et Damascus Gate, (1969, GGBâ), déployé sur 12 m de long, aux extrémités partiellement arrondies,; ou le cercle comprenant toutes les formes que permet le compas, Flin-Flon IVN, (1970, MNAM), les superpositions de volutes articulées à angle droit, Agbatana II, (MAMStE), ou encore Le Rêve de d'Alembert, (1974), diptyques comprenant chacun 23 carrés, l'un culminant vers le sombre pour l'effet de saillie et l'autre s'approfondissant vers le clair pour suggérer l'enfoncement, tous deux dégageant un effet optique qui cousine avec l'op art*. Il transgresse le carré en le découpant par des lignes apparemment régulières qui bifurquent avant de s'accomplir tout en restant droites, Sans titre, (1966,Th-B). Chevauchant cette production janséniste, annonçant la transition vers les hauts-reliefs baroques, des oeuvres en trois dimensions avec la série Polish Village, (1970-1973), Parzeczew II, (1971, MNAM), Chodorow, (1971, NGW), Arpoador, (1971, GGBâ) et Chyrow II, (1972, NGW), suivie de Brazilian Reliefs, (1974-1975). Là, ce sont des reliefs en bois bruts, poutres chevauchées, se recoupant, organisées comme un soulèvement opposé à un effondrement de la matière; ici, en revanche, apparaît la couleur sur le support, terne et sourde, et le support en aluminium. Ces séries sont héritières du constructivisme*. Pour réaliser ces oeuvres importantes, il a recours à des assistants, voire à l'usine. Viennent, en 1976, des séries aux noms variés qui regroupent des oeuvres de même style baroque, considérées par l'artiste comme des peintures, même si la troisième dimension les rapproche de la sculpture, Guadalupe Island Caracaras, (1979, Tate) ; les volutes irrégulières se mêlent à des géométries imaginaires, recouvertes de couleurs chinées, voire acides, serpentant tantôt sur un support rectangulaire, tantôt sur un grillage, Kastura 5,5X, (1979, MET), auquel les motifs en trophées sont suspendus de telle manière qu'ils semblent se détacher directement du mur. Ces "trophées" abstraits allant du plus toffu, usant de formes comme la règle molle ou le pantographe, au moins encombré, retenant des cônes et des colonnes cannelées, La vecchia del orto, (1986, MNAM), The Wheelbarrow, (1988, MOMA), et encore Hacila Level, (2000), pour aboutir à de véritables sculptures en méal, acier inoxydable, bronze, cuivre, aluminium et acier carbonisé mêlés, The Lamp, (1987, SAM), comme lianes de jungle, sans un seul angle droit. Qu'il refuse d'appeler sculptures, car, dit-il, les gothiques et les renaissants peignaient en plusieurs dimensions leurs triptyques ou leurs recto verso... Il s'agit donc de peinture tridimensionnelle. De là, il se dirige, au début des années 1990, vers l'architecture et la décoration, mais aussi vers des tondos de papier moulé revêtus d'huiles, évoquant des continents fantastiques, The Deck, (1990), Egyplosis III, (1995). La production d'estampes suit le même itinéraire. Et la reprise, en 1985, d'oeuvres originales à deux dimensions, véritable "mise à plat" de ses trophées, série Moy Dick, (1985-1997) ou La Marquise d'O, (1998-2000), 7 toiles. L'envol est enregistré, la construction ordonne son panache autour d'un cercle - plus rarement d'un rectangle - ouvré, sombre, comme tout le fourmillement des protubérances multicolores évidées, détourées, sous lesquelles il apparaît à peine; les titres des oeuvres sont accompagnés d'un court texte qui indique assez bien de quoi elles sont faites : "sérigraphie, lithographie, linogravure, sérigraphie d'apparence marbrée, rehaussée à la main et calage". En acier et fibres de carbonne , trois monumentales sculptures, sur le toit du Met, (2007) qui ne sont pas sans lien avec des maquettes gigantesques qui indiquent l'intrusion de la peinture dans la sculpture.

Expositions : 1959, Tibor de Nagy, New York, (P) ; 1961, Lawrence, Paris ; 1991, 2005, Daniel Templon, Paris, (P) ; 2007, Metropolitan Museum, New York, (P).

Rétrospective : 1970, 1987, Museum of Modern Art, New York ; 1977, Bielefeld et Tübingen.

Citation(s) : Il a dit :
-Tout ce qui est à voir est ce que vous voyez.
- De la peinture à la sculpture, de la sculpture à l'architecture, le cheminement est sans rupture. Il suffit de songer à Raphaël, à Michel-Ange, au Bernin. À la Renaissance, les arts étaient articulés. Pourquoi ne le seraient-ils pas de nos jours? Aux États-Unis, il faut qu'il y ait du mouvement, beaucoup de mouvements même s'ils ne servent à rien, même s'ils n'ont aucune raison. Il y a une formule pour cela " keep moving ", rester en mouvement. Tout ce qui naît de cette activité constante ne marche pas, mais n'importe, il faut continuer de se développer. Pas besoin d'approbations, pas besoin d'encouragements. Nous travaillons sans garantie.