Fiche de présentation

GILLET, Roger Edgard

né le 10 juillet 1924 à Paris, France; d'origine flamande; 1939-1944, école Boulle; 1944, Arts décoratifs de Paris chez Brianchon*; 1946-1948, enseigne à l'académie Julian; décorateur; 2000, frappé de cécité, cesse de peindre; vit dans l'embouchure de la Rance, à Saint-Suliac, Bretagne; 2004, y meurt le 2 octobre; ses cendres sont dispersées au Père Lachaise à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Il cache ce qu'il a peint avant 1950, se contentant de confier que "c'était à la Bonnard". Mais pendant les huit ans qu'il ne désavoue pas, il est non-figuratif, dans une palette de gris, de crèmes, de vert bouteille et de cuivre. Il y a des tournoiements, La Chouette, (1951) ou L'Oiseleur, (1952) et des croisements, Crucifixion, (1952; des huiles gravées à l'ente, cercles et orbes, La Pucelle, (1954), des carrés et des cercles maçonnés en mur qui cherche son arc, Sans titre, (1956) et La Vierge, (1959), avec un socle, la déhiscence de palmes et un cercle pou tête (1959). Avec Saint Thomas, (1958), masque nègre composé des formes qui lui sont chères, il regagne le monde de la réalité sans pour autant abandonner celui de l'informalité, de l'expressionnisme abstrait*. Depuis 1958, ses paysages comme ses figures sont faits de fluidités d'huiles à dominantes marron, beige et grise, relevées d'un reflet de vieux rose ou de bleu pétrole, appliquées en couches arrondies, suintant la lumière. Les visages sont brossés comme des moignons défaits par une lèpre, se ressaisissant dans un sursaut, crânes rangés en ossuaires ou massifs de cercles, Peinture, (1961), Nature morte, (1967).Au début des années 1990, des marines exaltent les tons sauvages des mers du Nord déchaînées, des lavis évoquent des batailles navales à l'horizon bien situé, aux bateaux déstabilisés, éclats d'obus et de gouache. Son expressionnisme* s'attache à faire sortir des formes des ombres, à leur permettre d'exister en les arrachant à leur néant de brumes. Ce sont les Mutants auxquels il s'intéresse depus le milieu des années 1970, en peinture puis en sculpture. Celles-ci, de petit format, rendent dans les rugosités de Daumier, la vague porteuse des amibes primordiales ou l'homoncule en train de sortir de sa gangue et de chercher sa verticalité. Chemin faisant, vers la fin des années 1990, sa peinture semble faite d'un collage de pellicules d'huiles arrachées et placées sur un fond lisse, mais ce n'est qu'illusion. L'aspect démentiel, celui des succubes, celui des formes allongées, renvoie immanquablement à Goya. Il y a du flamand chez lui comme chez Leroy*.

Expositions : 1949, Salon de Mai, Paris,; 1953, Craven, Paris, (P),; 1956, 2002, Ariel, Paris, (P); 1957, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles, (P) ; 1994, 1999, Henry Bussière, Paris, (P) ; 2002, 2012, Guigon, Paris, (P).

Rétrospective : 1981, Saint-Priest; 1987, CNAC, Paris; 1999, musée de Sens.