Fiche de présentation

CANE, Louis

né le 13 décembre 1943 à Beaulieu-sur-Mer, Alpes-Maritimes, France; 1961-1964, école des arts décoratifs de Nice; 1964-1968, de Paris; 1970, expose avec Support/Surface*; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Il débute dans l'esprit de Support/Surface, Peinture, (1972, MAMStE), toile double, sans châssis, dont un carré découpé sur trois côtés est replié sur le sol, ou Sans titre, nº 29, (1974, MNAM), triptyque de toile flottante, grise d'huile vaporisée, dont la partie centrale, plus importante, comprend un encadrement intérieur faiblement dégradé et qui se présente comme les miroirs sans tain, ou une toile formant écran encadré dont le dégradé fait penser à une télé, prolongée par un tapis de même couleur brune, Peinture, (1974, MACM). (Il retrouve cette période en 1991 et encore en 2009). Puis, comme Jasper Johns*, cache ses chiffres sous des coups de brosse, il revêt de couleurs nerveuses les volutes géométriques décoratives de châssis ou de porte, Sans titre, (1977, MAMVP).
Il commence, en 1975, à rejoindre les chemins de la figuration* "avant que chacun ne le fasse", précise-t-il. Son talent explore des voies très diverses. C'est, d'abord, un grand dépouillement, celui d'un arc roman rencontrant un portique aux palmiers soupçonnés, Peinture, (1978, FMSP). Il peut s'inspirer de De Kooning*, mais la furie du geste peut rencontrer brusquement la dureté du trait angulaire, et l'on songe alors à Picasso*, Le Déjeuner sur l'herbe, (1983). En 1991, il est paysagiste abstrait*, avec un clin d'oeil aux jours héroïques de Support/Surface : il peint sur de très fins grillages de fibres de verre, sur soie ou sur des canevas transparents, qui laissent voir le support du châssis, des bouquets de touches vivement colorées, réparties sur l'ensemble de la toile ou regroupées sur deux bords de carrés fictifs. À mi-chemin entre Monet et Mitchell*, Nymphéas su soie, (1993) ; le voilà tachiste*. Il adopte ensuite des tissus d'ameublement fleuris sur lesquels sa peinture empiète et se fond, mêlant aux fleurs brodées ou imprimées les touffes de touches croisées de couleurs acides progressives, céladon-émeraude, outremer-améthyste, violet-pourpre, citron-bouton d'or. Sans abandonner le support traditionnel pour des plantes lacustres de couleurs éclatantes. La même année, il peint des figures caricaturales, Adam et Ève, Nus, (1997), plus ahuris de ce qui leur arrive qu'ingénus. Et les mêmes, repris dans une palette ocre et bleue, au bord de mer, qui renvoient, gonflement en moins, aux très célèbres couples de Picasso*, (1998). Il multiplie les nus épilés de la même femme, assise dépouillée aux deux sens du mot, dans un environnement clair, léger, de tissus à peine bigarrés, (2003). Pour protester contre "cette institutionelle volonté de nuire anti-catholique", il enfouit les trois personnages principaux de Nativité, (2009) dans les chinoiseries de papier-peint. Van Gogh sur la route de Tarascon, (2012), une figure au visage quelconque, son ombre et un prunier en fleurs.Résine, (2013), ombres variéessur grille et retour à la non-figuration.
Il est aussi sculpteur, prenant son inspiration chez Giacometti* pour des scènes de genre à personnages multiples, Le Déluge, (1985) ou Moïse, Aaron et Pharaon, (1986), ou chez Picasso*, avec des assemblages de fers et des visages aplatis, Femme au tabouret, (1985) ou Poussette aux jumeaux, (1993). Sa personnalité se révèle dans des sculptures lisses, hiératiques, à l'étrusque, Le Roi et la Reine, (1995) ou Couples enlacés, (1996), variations en bronze argenté, sur des acrobaties humaines, dépouillées d'érotisme. Il regarde l'Antiquité, Adam venant au monde, (2009), ou la Renaissance, Ménine au perroquet, (2008). Il agence des pulvérisateurs de la marque Fly-Tox, les dotant de figures féminines, Femme à cheval sur Fly-Tox, (2002). Il déroule une bande collante couverte d'insectes, traduite en bronze doré, Tue Mouche, (2008).  À compter de 1996, il dessine des meubles dont l'"estampillage" est un fin carroyage en relief et d'autres objets décoratifs qu'il écoule dans sa propre galerie parisienne.

Expositions : 1969, 1977, musée national d'art moderne, Paris, (P); 1984, 1997, gal. Beaubourg, Paris, (P); 2001, galerie 14, Paris, (P) ; 2011, Beranrd Ceysson, Paris, (P).