Fiche de présentation

BURY, Pol

né le 26 avril 1922 à Haine-Saint-Pierre, Wallonie, Belgique ; 1938-1939, Beaux-Arts, Mons ; libraire à La Louvière ; 1938, découvre le surréalisme*; 1940-1945, en usine le jour, en Résitance la nuit, ne peint pas ; 1949, participe temporairement à Cobra*; 1961, s'installe en France ; 2005, meurt le 23 septembre à Paris ; est inhumé au cimetière de Pedreauville, Yvelines.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : De 1938 à 1949, il est peintre dans le sillage du surréalisme, mais l'image se disloque progressivement et il gagne la non-figuration* froide et structurée. En 1949, Cobra* le tente. Composition, (1951, MBL), aux géométries sinueuses, grillageant un fond noir, s'inscrit plutôt dans la mesure, dans la ligne de l'abstraction* impressionniste française. Composition (1948), non figuratif plusieurs plans ramenés à un seul,des droites et des courbes sur fond gris-bleu. En 1965, il use, pour Huit états de B. Goldschmidt plus un, (1965, MRBABX), de l'accumulation de portraits sérigraphiques rehaussés comme Warhol* l'a inventé en 1962. Dans Le Frères Apollinaire, (ca. 1972), il procède à la représentation gémellaire de portraits du poète, découpés en lamelles juxtaposées qui leur insufflent un mouvement marquant, déjà, la recherche de la traduction plastique de celui-ci. Il vient à l'abstraction* géométrique, Composition, (1953, CCB). Le jour où il réalise que le tableau n'ayant pas de position obligatoire, on peut l'animer, il se lance dans des plans mobiles que le spectateur peu modifier à l'envi. Manuellement d'abord, puis, en 153, par l'intégration d'un moteur à l'oeuvre, en bois à cette date ; ses reliefs sont animés pas des mouvements presque imperceptibles, comme ceux d'un cnidaire, qui les modifient par érectilité des fibres ou pivotement des billes, 81 Boules sur 9 plans, (1966, MNAM) ; le métal poli remplace le bois en 1967 et ce sont des plots, Monument horizontal nº 3, hommage aux 12 000 billes, (1970, Réattu), 4 087 Cylindres érectiles, (1971, MNAM), animés par 24 moteurs, ou Cordes verticale et cylindres, (1982, FMSP). En 1969, il commence à s'intéresser à la force motrice de l'eau et réalise des fontaines mobiles faites de cylindres brisés et sans cesse réunis ou de boules agencées comme des yeux globuleux d'un Argus, d'où sourdent les larmes, et elles le rendent célèbre à travers le monde. Depuis 1964, dans un va-et-vient entre l'oeuvre à trois dimensions et l'oeuvre graphique, il poursuit sa quête du mouvement sur le papier écrit, dessiné ou collé, recherchant "le trait du bougé". Ce pet être le noeud de rubans-serpents saisi par quelque Laocon, (1968), le cinétisme* du grouillement de minces traits en primaires (1968), la simple indication statique du cercle qui est en position de glisser sur la pente (1972), la décomposition d'oeuvres connues ou non en lamelles recollées dans un mouvement giratoire qui saisissent de fébrilité du Rubens, du Van Gogh, d'Ingres, des estampes du XIXe bourgeois ou de l'érotisme japonais, ou encore la tour Eiffel, celle du Montparnasse, ou le gratte-ciel de Chicago au moment où le séisme les va faire écrouler (1965-1992). Il met le tournis dans ses sujets, ou, dernière exploration facétieuse, les soumet au ramollissement tel qu'un miroir déformant permet de les appréhender par le truchement de la photographie (976-1982), portraits d'Alechinsky*, de Folon*, de Ionesco, et d'autres, ou encore par le truchement de la peinture progressive, comme les 8 états d'une oeuvre de Mondrian* (1983). Ses photomontages de Villes, (1964-1974), Partant d'une première photo prise par lui et tirées à plusieurs exemplaires dont ne subsiste que le premier auquel il applique des cercles prélevés à l'emporte-p!èce, dans les suivantes, provoquant ainsi la vibration de la cité ; Chicago, (1971), par exemple soumise à la prolifération de bulles, ramènent au mouvement et à l'angoisse. Dans les années 1990, il conçoit, en papiers blancs ou en escalier de métal, des entassements de carrés, à l'instar des jeux de cartes jetés sur le tapis, restant en éventail, et encore des reliefs aux cubes aplatis et aux boules mouvantes. Il retouche à l'ordinateur des oeuvres classiques et leur insuffle le tremblement, (1999).

Expositions : 1945, Exposition du surréalisme,, La Boétie, Bruxeles, (G) ; 1958, APIAW, Liège ; 1955, Denise René, Paris, (P) ; 1964, Biennale de Venise et Documenta de Cassel ; 1997, 2002, Louis Carré, Paris, (P) ; 2011, Antoie Laurentin, Paris, (P).

Rétrospective : 1970, Guggenheim, New York ; 1971, Kesner-Gesellschaft, Düsseldorf, et Kunsthaus, Hanovre ; 1992, La Louvière ; 1994, Am Ostwall, Dortmund.

Lieux publics : fontaines : 1969, Musée d'Iowa; 1979, Fondation Maeght, Saint-Paul; 1980, Bristol; 1985, Palais-Royal, Paris, et Niort, autoroute ; 1986, La Louvière, Belgique ; 1988, Parc Olympique, Séoul; Guggenheim, New York.

Bibliographie(s) : Jean-Paul Ameline, Catalogue raisonné des fontaines, 2006, Louis Carré, Paris.