Fiche de présentation

BARCELO, Miquel

né le 8 janvier 1957 à Felanitx, Majorque, Catalogne, Espagne, d'une mère peintre : gransit à Felanix ; 1972-1973, Arts et Métiers de Palma ; 1974, Beaux-Arts, Barcelone ; 1982, séjourne à Naples après e tremblement de terrre ; 1983, s'installe à Paris, travaiile dans la chaoelle de la rue d'Ulm : 1982, pris en main par le galeriste Bruno Bischofberger de Zürich ; 1985, s'installe  à New York, mais ne cesse d'établir des ateliers provisoires, 1983 à Naples, 1984, au Portugal, en 1905-1986, à Paris ; 1987, à New York ; 1988, à Gao, Mali et à Bassam, Côte d'Ivoire ; 1986, Prix national des arts plastiques, en Espagne ; 1988, son ami Basquiat* meurt du sida ; s'installe au Mali ; 1997, son ami Hervé Guibert* meurt du sida ; vit parrotation de 4 mois en pays Dogon, Mali -2013 quitté, lors des émeutes-  à Majorque et dans le Marais à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Peintre prolixe d'un millier de tableaux jusqu'à 1990. Catalan ressortissant à la vague internationale des néo-expressionnistes*, proche, à ses débuts, des Nouveaux fauves*. Il traite les académies  dans une pâte dorée, les dramatisant d'un fond sombre rapidement brossé, Les Jeunes Filles d'Olmo, II, (1981, MNAM), Alea jacta est, (1983, CDA). Ses Bibliothèques, de 1980, en perspective, alignent des volumes aux noms illustres parmi lesquels un personnage éloigné est perdu, Le Pédé triste, (1990).
Ses paysages montrent dans un palette progressivement éclaircie, des objets sans autre arrière-plan que la peinture brute, en vagues grises et bistre dans lesquelles ils sont dilués, Sistole, diasistole, (1987).
Il laisse libre cours à son goût baroque ; troue la toile en 1986 ; la scande  posée au sol, plus qu'il ne la structure de motifs répétés, orifices, cratères, amphores, poteaux, triades marines : il obtient parfois le relief en plaçant la toile au plafond et en laissant le matériau prendre forme par gravité. Il a aussi des toiles blanches brillantes piquées de boursouflures cotonneuses, Le Troupeau, (1990), généralement de plus petit format et peintes en Afrique noire, suscitées par le désert ou des étendues d'eau, Saison des pluies, (1990), tout aplaties par le soleil équatorial. C'est un amoureux de la matière qui, indépendamment du sujet - au demeurant assez vague -, doit pouvoir être regardé de près pour elle-même. Il travaille au son de la musique, rock, flamenco, d'opéra ou africaine, sur la toile à même le sol, pour tourner autour d'elle, l'occuper, et y créer ses tourbillons formateurs qui donnent corridas dans arènes, tournoiements aquatiques, Le Tourbillon, (1985, CDA) ou Sans titre, (1992, Espace d'Art Midi-Pyrénées, Toulouse), grande mêlée tauromachique frisant la non-figuration*, voire soupe de poissons.
Il transforme ses tournis en reliefs de vague. Le procédé consiste à faire poser par un tiers, sur le support, un treillis bosselé, couvert de toile sur laquelle il peint, économe de couleurs, obligé par les gibbosités. C'est d'abord la série des Ateliers, (1993), où à la perspective traditionnelle s'ajoute le relief blanc de sculptures dans un univers gris-violet, puis les excroissances apparues se colorent vivement pour des sections de cabillauds ou des pastèques suintantes (1994-1995). Lorsqu'il modèle par ce procédé le visage d' Evgen écrivant, (1994) il devient un Goya pour notre temps. 
Paysages et figures sont traités en gris et ocre, avec un éparpillement de la matière et des courbes de fleuves ou d'estuaires, Golfe de Guinée, (1991) ; les natures mortes alignent des théories d'animaux en train d'être boucanés, Lapin et poulet, (1992), deux traces pendantes d'une ligne rouge. Setze Penjats, (1992), des sculptures en terre cuite reprennent une inspiration soudanaise tout en restant très libres. Ici aussi, il use du relief provoqué par les déformations du papier qu'il a mouillé, Double Portrait et Deux Papayes, (1995), recto verso. Bouquet penché, (1998), sur près de 7 m, il couvre la toile d'une riche matière jaune d'or sur laquelle il pose de légers reliefs de corolles, tandis qu'il assure vase et tiges maigrelettes par des traits à l'aérosol noir. Il est aussi le décorateur d'opérette des Tréteaux de Maître Pierre d'Emmanuel de Falla, en 1990, et sculpteur animalier se plaisant, depuis 1993, à simplifier les membres et à leur donner des courbes baroques ou à les détourner, transformant un crâne de gorille en voiture de course, Mobile, (2001). Il dresse un mur de briques à alvéoles, légèrement déformées,sur lesquelles il grave, Paret Seca, (2012).
Dans le roman autobiographique d'Hervé Guibert* L'Homme au chapeau rouge, (Gallimard, 1992), il apparaît sous la figure du peintre Yannis, dont l'auteur prétend qu'il a accepté, sous la menace, de reconnaître de très nombreux faux. En 2006, il crée une performance en Avignon Paso Doble, avec le danseur serbe Josef Nadj, bataille de glaise qui se termine en sculpture. Ses oeuvres monumentales requièrent une vingtaine de collaborateurs. Sur des ombres humaines roses, il fait se mouvoir des ifgures animales ou humaines, Dogon, (2008)
Il titre ses tableaux dans la langue du pays où il les peint : français,américain, bambara.
Ses débuts, (1973-1982), :
Avant la révélation de Cassel en 1982, il peint des portraits imaginaires, (1961), des nus et des statues, (1984) ; ca. 1975,  il commence à employer de la viande avariée,  pour veillir prématurément l'oeuvre ; il y ajoute les matériaux les plus hétéroclites, de la poussière au sulfate de fer ;  Il tâtonne entre expressionnisme non-figuratif, voire conceptualisme*  et évocation de la peinture classique, Combat de chiens, (1981), Bonnes notes, (1982), aux corps suggérés, emmêlés, composant avec un arrière-plan décoratif, marquent les débuts de son style propre. Plus tôt encore, Cadaverinba 15, (1976), il donne une installation*de 225 petits cercueils vitrés conservant des formes organiques.

Expositions : 1973, Caixa de Felanitx, (G) ; 1974, Picarol, Barcelone, (P) ; 1982, Axe Art Actuel, Toulouse, (P) et Documenta, Cassel; 1983, 2007, Yvon Lambert, Paris ; 1984, Bischofberger, Zurich,  (P) ; 2010, Les Abattoirs, Toulouse, (P);  Muée de Céret, (P).

Rétrospective : 1991, Musée des Beaux-Arts, Nîmes ; 1994, Whitechapel, Londres ; IVAM, Valence ; 1996, Jeu de Paume, Paris, et Musée national d'art moderne, Paris ; 2010, Caxa Forum, Madrid.

Lieux publics : Chapelle de San Pere de la Seu, cathédrale de Palma,  sur 16 m de haute, 300m2 de murs revêtus de 2000 pièces de céramique, évoquant les mondes marin et végétal, ainsi que vitraux noirs et blancs, sur les mêmes thèmes, (2000-2007).
Salle des Droits de l'homme, Palais des Nations, Genève, 1000 m du dôme, avec stalactites allant jusqu'à 1,20 m. (2007-2008)

Citation(s) : ll a dit :
- Je ne peins pas par choix mais par nécessité.
- On fait de la peinture parce que la vie, c'est pas assez.
- Qu''est-ce que je puis faire que perronne d'autre ne puisse faire ?
On a dit :
- Les formes s'effaçaient et n'étaient plus qu'un rêve, / Une ébauche lente à venir, / Sur la toile oubliée, et que l'artiste achève / Seulement par le souvenir" (Baudelaire).
- Un Tintin en Afrique, rouillé par la poussière, par les tempêtes de sable et de sauterelles qui engluent ses toiles. (Hervé Guibert).