Fiche de présentation

ARNAL, François

né le 2 octobre 1924 à La Valette, Var, France ; 1943, apprend la peinture par contact avec Conrad Kickert*, dans un maquis d'Auvergne ; voyage à travers les cinq continents ; 1948, s'installe à Paris ; 1957, à Tahiti ; 1970-1980, cesse de peindre et crée l'Atelier A, pour la fabrication d'objets et de meubles usuels ; 1981, recommence à peindre ; vit à Arcueil.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graffeur

Présentation : Son expressionnisme* se situe à la fois dans le mode de l'abstraction* et dans celui de la figuration. Il est fait d'un syncrétisme de volumes, de taches et de formes usuelles, écrans de télévision, phares de voiture, plaque de gaz, qui peuplent jusqu'à l'encombrement la toile à la dominante cendrée, (1950). Le rouge et le noir alternent dans une volonté d'informalité, contrecarrée par la croix suisse et/ou le cercle dans l'une de ces couleurs sur des traces de l'autre ou sur une mer déchaînée à la Cobra*, Le Rodeo Noir, (1954), Terij Tane ote Miti, (1957). Au début des années 1960, la tension se relâche, la toile est plus dépouillée, la couleur s'assombrit encore, et les signes se limitent pratiquement à la croix et au cercle, Le Pays élu, (1961) ou Le Matin des magiciens, (1989, FNAC), élément de la suite Évidences. Des signes, des taches, un échantillonnage de possibilités sont exposés dans des carrés, peinture matricielle (1962). La série Bombardements, (1965-1971) est faite de vaporisation noire sur des objets posés sur la toile, qui, une fois ôtés, laisse leur trace comme une célébration du néant; ce faisant, il se situe parmi les Nouveaux réalistes* À la toute fin de 1980, il commence une autre suite, Blessures, sur des housses de fauteuils de jardin d'où se dégage l'évocation d'une humanité malheureuse. Sur papier, depuis le milieu des années 1970, il développe le vocabulaire auquel il emprunte pour ses toiles en ayant soin de séparer chaque motif sur la toile blanche. Il en ressortit une fraîcheur, d'autant que les éléments aquatiques sont nombreux. Des traces épaisses d'huiles, accompagnées de crayon de couleur et de gouache, sont ombrées et prennent ainsi une importance dominante. Il invente les Meeps, (2005), peuplade imaginaire, drosomorphe, au langage ésotérique, faits d'outils de récupération soudés, doublés de totems. Puis ce ne sont que taches vibrantes dans des contours approximatifs, tracés comme en réserve dans un fond beige-orangé, Les Déchets secs, (2005) ; c'est une sorte de pense-bête de peintre qu'il définit "attendre le moment jusqu'à sentir le besoin précis d'un geste, d'une couleur". Ses Belles taches, (2008), ce sont des toiles libres mais clouées sur panneau, percées de fil-de-fer, et tachées vivement, inspirées, dit-il, par Lascaux, Des Ailes de papillons, (2010).

Expositions : 1949, Maeght, Paris, (G) ; 1950, Drouant-David, Paris, (P), et Parnass, Wuppertal, (P) ; 2010, Weiller, Paris, (P).

Rétrospective : 1983, Musée de Toulon ; 2001, villa Tamaris, La Seyne-sur-Mer ; 2009, Hospice Saint-Roch, Issoudun.

Lieux publics : 1997, Aménagement liturgique de la cathédrale Saint-Gatiuen, Tours.

Citation(s) : Il a dit :
- Je ne fais pas de tableaux, je jette une partie de moi-même sur une surface.