Fiche de présentation

ROUSSE, Georges

né le 27 juillet 1947 à Paris, France ; 1981, commence à photographier ; 1983, Villa Médicis hors les murs, New York ; 1986, Prix de Rome ; 1985-1987, séjourne à la Villa Médicis, Rome ; 1993, Grand prix national de photographie ; 2008, élu à l'Académie royale de Belgique

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Jusqu'en 1981, il est peintre de figures. Lorsqu'il commence à photographier, en 1981, c'est déjà la nature détournée : des arbres enrobés de papier d'aluminium, reflétant l'environnement, des sarabandes de figures peintes dans des cages d'escalier. Il intervient dans des lieux délabrés ou dont la rénovation va commencer. Il y peint des fragments de réalité, des motifs décoratifs comme des phrases en capitales sans espaces, des écritures cryptées, des taches qui ajoutent au délitement de l'endroit. Techniquement il s'agit d'une prouesse, peindre des géométries régulières, cercle ou carrré dans des endroits cubiques, ou déformer ces mêmes géométries au sol pour donner l'illusion qu'elles sont régulières. Il rend hommage à des peintres connus, en imitant un tableau carré incorporé au bâtiment, Morellet*, Drewen, (2003), Malevitch*, Cologne, Casablanca, (2003), Varini* Harlem, (2007)., Burgos, (2010). Une photographie à tirage unique, de l' intervention* qui, elle, disparaît et retourne au néant après avoir nourri la rêverie de l'artiste et avant de nourrir la nôtre, Paris-Bastille, (1985, FNAC, Paris).
Plus étrange, il peint aussi en grisaille des sections carrées du bâtiment recoupant plusieurs niveaux, une cage d'escalier par exemple avec sa rampe et ses différents paliers et il réussit par la maîtrise de la technique et la magie de son objectif, de véritables trompe-l'oeil, puisque la toile que l'on voit d'un homme désespéré n'est pas un collage, mais partie intégrante de l'intervention, voulue pour fausser, par son fond blanc, l'éclairage. Il est peintre parce qu'il peint ou dessine, sculpteur, parce qu'il modifie la ruine selon ses besoins et y place des objets souvent géométriques.
Lorsque l'oeuvre est achevée, et à ce moment-là seulement, il devient photographe, n'intervenant jamais sur la pellicule. Il construit un praticable en oculus, avec amorce d'escalier, couloir et encoignure, passé aux traits croisés, gris et fins de manière à suggérer la pierre ; il place cette construction dans n'importe quel intérieur et photographie, focalisant le regard sur un morceau d'architecture, en soi sans intérêt. Ces anamorphoses sont longuement préparées par des aquarelles qui sont en soi oeuvres d'art.

Expositions : 1981, gal. de France, Paris, (G) ; Nicolas Jacobs, Londres, (P) ; 1982, Bibliothèque nationale/Richelieu, Paris, (P) ; 1995, 1998, Liliane et Michel Delessert, Paris, (P) ; 2008, 2010, RX, Paris, (P).;2014, Putman, Paris; (P).

Rétrospective : 2008, Maison européenne de la Photographie, Paris.