Fiche de présentation

BRUSSELMANS, Jean

né le 13 juin 1884 à Bruxelles,Belgique; 1898, apprenti graveur-lithographe; 1901, Beaux-Arts de Bruxelles; s'y lie àBxBx Rik Wouters*; 1953, meurt le 9 janvier à Dilbeek, Brabant.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Parmi les expressionnistes* flamands, il tient une place originale entre le cubisme* en amont et le pop* en aval. Il faut mettre à part les premières années, et d'abord ce Paysage, (1910) à la construction prémonitoire de ce que sera sa période ultérieure, faite de touches épaisses mais de couleurs pâles et joyeuses. Puis, jusqu'en 1930 environ, durant qu'on l'assimile aux fauves brabançons*, il est influencé par son camarade Wouters*, avec une palette plus terne, Au jardin, (1916, MRBABx), pratiquant une même mise en page en plongée, une même aération des touches, Femme à la fenêtre, (1917, GMB). D'autres toiles sont délibérément et telluriquement expressionnistes*, Le Gâcheur de plâtre, (1924) ou Scène de village, (1930). Son style apparaît marqué, découpé, construit en 1930. La réalité est ramenée à ses contours essentiels, isolés les uns des autres, juxtaposés comme des collages, comme la reproduction d'éléments autonomes destinés à frapper rapidement et efficacement le spectateur. Les dégradés, les ombres elles-mêmes, ne passent jamais d'un objet à l'autre, et leurs frontières sont strictement circonscrites. À cet égard, la série des Natures mortes, de 1930 à 1948, est exemplaire : pas de perspectives, mais un rangement d'objets soigneusement isolés, sur des fonds peints, et présentés tantôt de face, tantôt de haut, selon que l'angle de vue est plus parlant. La série des Mansardes, (1938-1939), une femme noire dans un croisement d'arêtes de portes bleues, rappelle l'influence du cubisme*. Le portraitiste n'est pas toujours aussi convaincant; la perspective est ouverte, mais ses femmes, nues ou habillées, sont peintes de manière fruste à la serpe, et si les toiles sont de très grand format, c'est qu'elles sont d'abord des natures mortes, La Cuisine, (1935, MRBABx) ou Le Grand Intérieur, (1939), qui ont la netteté et la simplicité des intérieurs populaires flamands. Ses morceaux de bravoure, ce sont ses paysages ruraux ou maritimes; l'ourlé de la vague la rend statique, l'horizon soigneusement divisé en plans, le soleil séparé de ses rayons, sans fondu, les sillons des champs proprement délimités, les arbres aux feuilles individualisées, les tuiles dont chaque touche est posée comme le font maçon ou couvreur, l'une après l'autre, toute cette netteté simplificatrice, ces grandes masses de couleurs limitées par un dessin précis donnent un style poétique populaire, Le Printemps, (1935, KMSK) ou La Tempête, (1936), et prennent place parmi ses chefs-d'oeuvre.

Expositions : 1912, Giroux, Bruxelles (G); 1947, Paris.

Rétrospective : 1931, 1979, Palais des Beaux-Arts, Bruxelles.