Fiche de présentation

MAAR, Dora ( Henriette Thédora Markovitch, dite )

née le 22 novembre 1907, à Paris, France, d'un père architecte yougoslave, croate, (et non à Tours en 1910, comme il lui arrive de le dire) ; passe une grande partie de son enfance en Argentine où travaille son père ; 1925, Arts décoratifs de Paris; 1927, Académies Julian* et Lhote*; étudie aussi la photographie ; 1931-1934, photographe de mode et de plateau ; 1934, commence à participer aux activités du groupe surréaliste*; 1935, Eluard la présente à Picasso* dont elle devient la compagne ; 1937, fixe sur pellicule les différents états de Guernica, dans lequel elle sert de modèle à la femme au flambeau ; 1943, rupture avec Picasso, dépression, psychanalyse par Lacan ; ca 80, devient d'une grande piété et envisage de léguer ses biens à l'Eglise ; 1997, meurt intestat, à Paris, le 16 juillet; est inhumée au cimetière de Clamart ; 1998, 1999, ses biens, dont 130 Picasso, sont dispersés en trois jours par l'étude Piasa à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Photographe, elle est l'auteur d'images en noir et blanc portraits mondains, mode et publicité; de photomontages également, d'un surréalisme procédant par rapprochements insolites, par superpositions, déformations, métamorphose du réel, Photomontage, (ca. 1930), picassien par son double profil se terminant en un seul. Elle manipule les négatifs, les grattant, Portrait de Picasso, (1935, MPP), ou laissant six Nu, (ca. 1936), grattés aussi et jamais imprimés. Simultanément, elle est photoréaliste, saisissant les marginaux, prenant des photos de Picasso en veux-tu, en voilà, Picasso en Minotaure, (1937, MPP) et influençant sa composition de Guernica, au fur et à mesure qu'elle développe sa progression. Elle saisit dans les ponts Mirabeau et Alexandre III de Paris, des aspcets phalliques.
Peintre, elle imite le maître en 1937-1938, avec ces portraits de Picasso, ces autoportraits "à la manière de", où elle réussit, à son instar, la représentation simultanée des deux faces du visage, l'une rouge soleil, l'autre bleu nuit avec un habile traitement de la courbe.
Puis vient une période postcubiste qui ne doit rien qu'à elle-même, Le Picher, (1945) ;  les paysages urbains, en pâte forte, rehaussée d'une touche de pâte violette légère, sont géométrisés ; au centre un carré noir, posé sur une pointe, indique l'ombre que fait l'arbre ; le reste est découpé en triangles, en éventails, bordé d'un trait noir appuyé, indiquant les partages de la lumière; un lampadaire urbain éteint indique qu'il fait jour. Un Portrait de Marie-Laure de Noailles, (1950), frontal, accoudée au bord d'une loge, centré, hâve peut-être de la lumière tamisée de l'opéra.  Avant 1958, date à laquelle  furent exposés, des paysages expressionnistes*, où le pinceau glisse sans retenue, que d'aucun a comparé, un peu rapidement, à Turner, elle est non-figurative, Soleil couchant, (post 1957), trouée de ciels rouge et bleu dans le noir.
La photographe Béatrice Hatala, rend compte post mortem, de son appartement de la rue de Savoie à Paris, (1997, MPP).

Expositions : 1932, Vandenberg, Paris (photographies), (P) ; 1935, exposition internationale du surréalisme ; 1944, Jeanne Bucher, Paris, (P) ; 1957, Berggruen, Paris, (P ); 1958, Leicester, Londres, (P) ; 1990, gal. 1900-2000, Paris, (P).

Rétrospective : 1995, Centre culturel Bancaixa, Valence, Espagne ; 2002, Vieille Charité, Marseille (photographies).

Citation(s) : Elle a dit :
-  Après Picasso, il ne reste que Dieu.
On a dit :
- Une photographe accomplie. (Man Ray).
- Jeune fille beau menuisier qui cloues les planches avec les épines des roses, ne pleure pas une lame de voir saigner le bois. (Picasso, Cahiers d'art, 1935).
- Je n'ai jamais pu la voir, l'imaginer qu'en train de pleurer. (Picasso).