Fiche de présentation

KREIENBÜHL, Jürg

né le 12 août  1932 à Bâle, Suisse ; 1949, physiologie/microscopie à l'université de Bâle ; 1950-1954, Beaux-Arts, Bâle ; 1952-1954, apprentissage de peintre décorateur ; 1955, commence à peindre ; 1956, s'installe à Colombs, Va d'Oise  parmi les sans-logis ; 1962, se fixe près d’Argenteuil et continue ses portraits de marginaux et d’infirmes , épouse Suzanne Lopata, peintre ;  1963, naissance de son fils Stéphane Belzère*; 1966, s'installe à Cormeilles-en-Parisis ; 1981, découvre le Museum d'histoire naturelle de Paris ; 1994-1996, séjours chez Bernhard Luginbühl*; 2007, meurt le 30 octobre à Cormeilles-en-Parisis,



Type(s) : Artiste

Technique(s) : Graveur - Peintre

Présentation : Cimetières, décharges, banlieues déshéritées, c'est le monde qui se défait. Dans une technique précise, rappelant la Nouvelle Objectivité* lorsque ses travailleurs en pied ne prennent pas la pose, Le Balayeur, (1974) ou Le Mendiant, (1987) - dans ce cas, il y a comme un parfum du misérabilisme naturaliste ; on retrouve la même atmosphère dans ses coins sulpiciens d'églises, La Chapelle, (1974). Il affectionne les sujets à répétition, sériels, comme les tours et leurs multiples fenêtres, Joker, (1968) ou La Tour Fiat, (1991), Le Cimetière de Neuilly, (1981), avec les découpages de ses tombes fleuries ou, La Grande Arche, (1991), avec en premier plan un tas d'immondices, ou en déplacement, La Défense, (191), sur fond de palissades, de grues et de détritus. Il partage la vie des habitants des bidonvilles pour mieux saisir leur quotidien. Il peint la série des portraits de Maurice, avec Boulon, (1968), À table, (1972), Endormi, (1972) ; ce n'est pas la caricature de la réalité, mais la réalité qui caricature. Portraitiste, il se montre assis de trois-quart, Autoportrait dans la merde, (1963); il oppose des profils assis au vide environnant, Abbès-ben-Hassem, (1981) ou Portrait du peintre Martin Chris, (s. d.).
Il se souvient de ses intérêts précoces pour les sciences naturelles et peint  des vues globalisantes ou parcellaires du Muséum d'Histoire naturelle. De 1981 à 1984, il hante la Galerie zoologique,du Museum (1983) et de jour et de nuit, il en donne 60 tableaux et 20 loithos. Plus tard ,  Vitrine aux éponges, (1985), et encore Vue du museum d'histoire naturelle, (2006).
La Fin de voyage, (1984, musée d'Aaarau), c'est le portrait d'un taxidermiste au repos. Tout est déliquescent, c'est La Mort à Venise, dans les murailles lépreuses, La Maison des portugais à Cormeilles, (2006).
En hiver, il grave, et c'est encore le monde qui se délite, Paysage urbain, (ca.1970), vu au loin en arrière de monticules boueux, ou Etang pollué, flaque de pétrole, (1978-1995).

Expositions : 1956, Villa à l'Abandon, Bâle, (P) : 1976, 2014,, Alain Blondel, Paris, (P); 1985, Musée des Beaux-arts d'Aaraau, (P).

Rétrospective : 1973, Musée des Beaux-Arts, Aarau; 1998, Musée du Dessin et de l'Estampe, Gravelines (oeuvre gravé) ; 2001, Centre culturel suisse, Paris (P).