BEYELER, Ernst

Type(s) : Collectionneur - Marchand

Présentation : Marchand et collectionneur suisse, né le 18 septembre 1921 à Bâle de parents originaires de Berne dont le nom signifie "éleveurs d'abeilles" ; il ponctue : "Comme eux, je fais mon miel." Après des études commerciales et d'histoire de l'art, il devient libraire à Bâle, de 1945 à 1951 et marchand d'estampes, organisant une première exposition en 1947.Il lliquide son stock de livres et se lance dans le négoce d'art, avec, en 1951, une première exposition de tableaux, vendant aussi bien des impressionnistes comme Monet, (acheté à son fils Michel Monet), que des contemporains comme Baselitz*.
Il innove en publiant des catalogues qui font date et en acquérant - et collectionnant - des "lots" qui seuls peuvent rendre compte d'un artiste. C'est ainsi qu'en 1959, il achète au collectionneur Thomson, de Pittsburgh, 100 Klee*, dont il revend 88 à la ville de Düsseldorf, qui trouve dans cette transaction le motif de créer son musée ; 80 Giacometti partagés entre le Kunsthaus de Zurich et le Kunstmuseum de Bâle. Il achète, en 1966, 26 œuvres à Picasso et en 1972, 100 huiles à Nina Kandinsky.
Il constitue sa collection en conservant, assez souvent, ce que la clientèle a boudé et qu'il estime de première qualité.  Jean Planque*, doué d'un instinct esthétique très sûr, lui sert de démarcheur de 1954 à 1972.
N'ayant pas d'enfant, sa femme Hildy et lui destinent cette collection à la ville de Bâle, car ils pensent que l'art doit retourner au public. Ils créent, en 1982, une fondation, et confient à l'architecte Renzo Piano la construction d'un musée dans un espace vert à Riehen, dans la banlieue de Bâle. Le musée est inauguré en 1997. La collection comprend 164 œuvres de 33 artistes. Elle fournit un résumé des carrières de Monet, ainsi que de Giacometti*, Klee*, Matisse*, Mondrian* et Picasso*. Sa base, le cubisme et l'abstraction. Y sont jointes des pièces d'art océanien, africain et d'Alaska.
Dans les années 1970, quoique avec réticence, il rejoint l'équipe de confrères à l'origine de la Foire de Bâle*, la plus importante au monde. Depuis 1987, il est docteur honoris causa de l'université de Bâle, ayant contribué à faire de la ville ce qu'elle fût à la Renaissance avec Érasme. En 2009, ses capacités s'altèrent comme suite à la mort de sa femme, l'année précédente, et une attaque cérébrale ; il est mis sous tutelle par le tribunal de Bâle. Il meurt le 28 février 2010 à Riehen-Bâle.