MALAGRIDA, Anna

née en 1970 à Barcelone, Catalogne, Espagne ; 1989-1993, École de sciences de la communication, Barcelone ; 1993-1996, École nationale de photographie, Arles ; 1996-2000, enseigne à l'École de photographie de l'université de Catalogne.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : Les couples ne communiquent pas ; tandis que l'homme prend ses distances floues, l'autre est rêveuse, distraite, en proie à la mutité, Barjols, (2000). L'artiste affronte les grands ensembles et cadre sur leurs croisillons de métal qui délimitent leurs fenêtres ; certaines sont éclairées dans la nuit et l'on y soupçonne une activité, les autres ont tiré les rideaux, Paris, (2002). De concert avec Mathieu Pernot*, ils prennent frontalement les pignons mis à nu par la démolition et recueille les traces du passé, diagonales des cages d'escalier, carrelages des sanitaires et papiers peints en lambeaux, Baro Chino, (2003). Ce faisant ils font penser aux décollagistes des années 1960-1975, nouveaux réalistes*. Dans le domaine de l'intimité dépassée, elle montre vu de l'extérieur ou de l'intérieur, des fenêtres de lieux en cessation d'activité temporaire ou définitive, les Vitrines, (2008), passées au blanc d'Espagne dans des circonvolutions trop belles pour n'être pas élaborées ; lorsque la prise de vue provient de l'intérieur, elle se déploie en triptyque pour qu'on puise soupçonner au travers des vitres poussiéreuses marquées de graffiti, un paysage. Elle photographie en gris. (2006). En Jordanie, à Amman, elle prend des vues qui quoique séparées, se rejoignent pour constituer un immense panorama. Il est d'une pâleur que l'on croit due à une surexposition ; en fait, elle provient des rayons X des portails de sécurité qui voilent les négatifs ; les images semblent alors venir d'un délicat travail au crayon, Vues voilées, (2007).  Elle tourne une video dans une cabane abandonnée dont l'ouverture est partiellement obturée par un drap noir que le vent agite, trouve son titre dans ce qu'elle est sensée suggérer, Danse de femme, (2007) ; une autre video* fait écho à la série Vitrines, Le Laveur de vitres, (2010), qui pose sa lessive et progressivement l'enlève avec sa raclette.

Expositions : 1998, Le Printemps de Cahors, et fondation Rafael Tous, Barcelone, (P) ; 2002, 2004, gal. 779, Paris, (P) ; 2006, Institut Cervantès, Paris, (P) ; 2006, 2011, gal. RX, Paris, (P).