Fiche de présentation

PARR, Martin

né en 1952 à Espom, Surrey, Angleterre, Royaume-Uni, petit-fils de George Parr spécialiste du tirage au bromoil ; 1970-1973, Manchester Polytechnic ; enseigne à l'Oldham College, Manchester, Dublin, New York ;1974, s'installe dans le Yorkshire ; 1980, en Irlande du Nord ; 1987, à Bristol ; 1994, rejoint l'agence Magnum*.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Photographe

Présentation : C'est un photographe et un collectionneur. L'un de ne va sans l'autre. Il possède la plus grande bibliothèque d'albums photographiques au monde. Soit. Mais lors de ses voyages il achète, accumule tous les objets souvenirs kitsch se rapportant à des personnalités, de l'inévitable assiette à la boîte d'allumettes.  Le versant photographique de l'oeuvre -parce que la collection en est aussi une- ce sont des images ambigües de qui se veut documentariste. S'il chasse les ridicules, les sujets ne s'en doutent pas nécessairement et ceux)-ci sont préférés aux lieux où ils fréquentent ; ainsi de Brimham Rocks dans le Yorkshire avec ses rochers devenus des entassement de galettes par suite de l'érosion, vus au travers d'un pique-nique, (1975) ou le jour de son mariage, (1980).
En noir et blanc, jusqu'en 1985, puis en couleur, en saturant ses images. Durant ses études, il travaille avec son camarade Daniel Meadows*, (1971-1972). Il prend, rarement, des paysages sous un angle qui les rend incongrus, Glastonbury, (1975) ; pour l'Irlande, ce sont des vues inanimées de l'habitat, Elland, (1975) ou Roscommon, (1981). Il constate que l'ère industrielle est morte et que naît la classe moyenne. Il photographie des intérieurs populaires dans leur désespérante et interchangeable simplicité. La bourgeoisie, elle, est la cible de ses sarcasmes, Banquet, (1975) avec la file des affamés pillant un buffet, ou Thé d'anniversaire, (1975), dont l'image et remplie par l'arrière d'un chapeau élégant. Ce thème Luxury, (1994-2008),  il ne cesse de le pourchasser mais dit que le pré-adolescent coiffé d'un haute de forme gris au Derby d'Epsom, n'est pas fier d'être parmi les nantis aux tenues ostentatoires ? Chargé d'enregistrer les particularités des couches sociales ordinaires du Royaume-Uni, il note les visages dans des dimensions qui prennent parfois celles des affiches au point d'obturer les fenêtres des immeubles commerciaux. Signs of the Tubes, (1992), série de gros plans, natures mortes, sur les détails qui font la fierté des petites gens comme cet interrupteur électrique, entouré d'un encadrement pour "faire joli". Il ironise sur les conséquences de congés payés, façon 1936 en France,The Last Resort,, ou Small World, (1987-1994), dont le tourisme de masse et ses images convenues des "sites qu'il faut avoir fait" Acropole (1991), ou Tour de Pise (1990), avec les groupes posant complaisamment pour le souvenir. Il prend les images que prennent le quidam, La Trinité du Mont à Rome, mais oblitérée par la consultation d'un plan de la ville. Il dénonce le mondialisme de la société de consommation, avec un panneau de 171 images en gros plan, Coca, hamburgers, patisseries roses de Weston, Chantilly... Common Sense, (1995-1998).  Cette documentation, hors de l'ordinaire, ne l'empêche pas de photographier des têtes baissée dans leur salutation traditionnelle de japonais, ou Santa Monica, (1998), de sorte qu'on ne voit que la chevelure et le bas du visage, de reconstituer en installations* des intérieurs petit-bourgeois, de créer un jeu fait de neuf photos d'individus, portant au dos le couple auquel ils appartiennent. Comme à l'habitude,  il réduit Paris au pittoresque,  La Goutte d'or devient ainsi un alignement de postérieurs pour la Prière.
L'Allemagne, la Belgique, le Japon et bien d'autres pays sont dans sa cible, dans le cadre de Visions européennes (2005), il est chargé du reportage sur la Slovénie.
Ainsi à la collection kitsch répond une photographie que certains regards peuvent l'interpréter en kitsch*. Il ne peut résister aux couches multicolores d'un gâteau, mais ne peut, une fois mordu, l'achever ,(2014). Il suit le Bal des premièes venu d'Angleterre et repris pour les deux sexes à Zurich, (2014)

Expositions : 1971, Impressions, New York, (P) ; 1986, Rencontres internationales de la photo, Arles; 1999, Abn-Amro, Paris (P) ; 2005, Maison européenne de la photographie, et Kamel Mennour, Paris, (P) ; 2009, Jeu de Paume, Paris, (P) ; 2014, Maison européenne de la Photographie, Paris, (P).

Rétrospective : 2002, Barbican, Londres et Musée National de Bradford.

Citation(s) : Il a dit -Le progrès détrtuit la planète, tel est mon projet photographique.-Ce qui me plait dans la photo, c'est son côtéart démocratique, populaire.