Fiche de présentation

RIO BRANCO, Miguel

né en 1946 aux îles Canaries, Espagne ; gagne le Brésil ; réalisateur de cinéma : 1980, membre de Magnum*; vit à Rio de Janeiro.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : C'est par la peinture qu'il commence. Il y a, au pied du Portrait de Marie-Louise de Parme, reine d'Espagne, par Goya, un petit chien. Rio Branco le prend, le décline sur petit format à fond nu entre sol et mur gris-beige et en fait, non une allégorie, mais une métaphore de l'isolement. Aucun décor, ni celui de la nature ni celui d'un zoo. Seulement les nuances entre le cuivré du sol et le bronzé de l'espace. Tout au plus un soupçon d'ombre et une touche minuscule de blanc lunaire, Le Fou, (1974). Comme il travaille par séries, il fait de même avec des poules, des babouins, des autruches, des corbeaux. Tous d'une animalité désespérément humaine. Il est aussi collagiste, Strangle in a Strangled Land, (1974). Il vire vers l'abstraction* et la non-figuration. Toiles abyssales, Black & Blue, (1989), efflorescence informelle ; Hépatite, (1987), suite de gouaches viscérals isolées sur fond uni ; Exu, grotte sous-marine avec colonnes de concrétions et méduses.
Son grand sujet photographique c'est la violence infligée, souffrance, accidents, amputation, pauvreté. La fin et l'origine, (1968), deux images celle d'un foetus dans un abdomen entr'ouvert et celle d'une métisse allongée nue.)Ses photos sont prises dans l'obscurité et le clair-obscure, I'll take nothing,with me when I die, and those who owe me I'll charge in Hell, (1981). Santa Rita, (1991-1994), un club de boxe sordide du quartier de Lapa à Rio, la pénombre ou à contre-jour. Images fuligineuses, souvent floues, filtrées de bleu ou de rouge à l'instar des vitrines des prostituées amstelodamoises, (1973). Même le malheur des pierres est repéré, Hidrante, (1965), façades lépreuses, sur lesquelles il colle des textes imprimés et des capsules de bouteille, ou Arc de triomphe, (1993), dont on ne voit que les blocs de pierre érodé, et aucune sculpture.  Max Ernst, (2008), larynx déchiré à hauteur de mollet de femme.
Une installation d'un sinistre de la route, une photo noir et blanc sur verre du mort, au milieu de carcasse de voitures démantibulées, éclairée par un néon rouge alternatif, (ante 2005).

Expositions : 1984, Société nationale des Beaux-Arts, Lisbonne, (G) ; 1988, Diferença, Lisbonne (P) ; 1995, Farideh Cadot, Paris (P) ; 2005, JGM, Paris, (P) ; 2010, Maison de l'Amérique latine, (G) ; 2011, A Rua, Mukha, Anvers (G); 2012, Gal. 1900-2000, Paris, (P).

Rétrospective : 2005, Maison européenne de la photographie, Paris.