Fiche de présentation

DIMITRIJEVIC, Braco

né le 18 juin 1948 à Sarajevo, Bosnie-Herzegovine, fils de Vojo Dimitrijevic* ; 1958-1968, skieur professionnel ; 1968-1971, diplômé des Beaux-Arts, Zagreb ; 1971, St. Martin's College, Londres ; vit à Paris et à New York.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Plasticien

Présentation : Déjà en 1958, il peint de manière expressionniste*. Il se fait connaître, au début des années 1970, par une sorte de bertillonnage*, avec ses portraits d'anonymes, agrandis aux dimensions des sujets du culte de la personnalité ; question de remettre les pendules à l'heure, Le passant que j'ai rencontré par hasard, à 11 h 09, Paris, (1971, MNAM), ou Les Passants occasionnels que j'ai rencontrés, (1999). Le changement de dimension et la banalité du photographié doivent faire réfléchir sur la relativité. Il les montre parfois posés sur une paire de chaussures et dotés d'une deuxième vitre brisée cette fois, This Edge of Convention, (1997-2006). Cela l'amène aux installations poursuivant les mêmes visées conceptuelles*, il présente, depuis 1975, des oeuvres d'art authentiques avec des objets banals, une peinture morte de Cézanne, accompagnée de fruits. Dans cette veine, il pose un pas supplémentaire, en montrant des oeuvres entourées de paons vivants, à Londres, en 1981, puis, en 1998, des oeuvres reproduites dans les cages des animaux d'un zoo à Paris. Les rapprochements et leur explication sur cartel sont parfois dérisoires, comme les fauves*, dans la... cage aux fauves, ou aléatoires, Il y a toujours du courage derrière les vraies oeuvres, (1981, MNAM) ou Triptychos Post Historicos, (1985, FNAC), un piano à queue avec des têtes de Brancusi* qui se serait inspiré des oeufs d'autruche. Continuité dans la volonté d'associer artefact et nature. Against Historic Sense of Gravity, (1999), photographies de célébrités du début du siècle entourées de violoncelles fichés dans le mur et de noix de coco, question d'attirer l'attention sur des gens qui ne l'ont pas reçue de leur vivant. Délibérément, il mêle le langage de l'art et celui de la communication, pour ridiculiser l'un (et) (ou) l'autre. Ses sculptures en bronze procèdent d'assemblages saugrenus, Sans titre, (1998), une tête de Brancusi entre des trombones et des noix de coco. Ces dernières reviennent fréquemment, comme dans Sans titre, (1998), une tête sculptée de Modigliani* entre deux cruches posée sur ces mêmes noix de coco. Videaste*, un dictateur tient un discours sur l'importance de l'art durant que progressivement l'écran est barré, The Resurrection of Alchemists, (2006). Instrallationniste, une toile à la Picabia* représentant une femmme qui cache ses seins, dans une penderie bretonne entr'ouverte, fait face à deux pamplemousses, Triptychos post Historicus, (2011).

Expositions : 1958, Djuro Djakovic, Sarajevo, (P); 1971, Biennale de Paris et Lucio Amelio, Naples, (P) ; 1973, Musée d'Art contemporain, Zagreb, (P) ; 1981, Waddington, Londres, (P) ; 1989, gal. de Paris, Paris, (P) ; 2003, Pièce unique, Paris, (P) ; 2006, La Force de l'art, Grand Palais, Paris, (G)  ; 2010, Promesses du passé, Centre Pompidou, (G) ; 2011, Torri, Paris, (P).

Citation(s) : Il a dit :
- Si on regarde la terre de la lune, il n'y a pas de distance entre le Louvre et le zoo. [...] Brancusi est arrivé à pied des Balkans à Paris. Pendant toute sa vie, il n'a jamais eu une seule exposition personnelle à Paris. Quand je l'ai appris, j'étais prêt à retourner à pied dans les Balkans si ma Jaguar tombait en panne.