Fiche de présentation

KOMAR et MELAMID

Vitaly Komar, né le 11 septembre 1943 à Moscou;
Aleksander Melamid, né le 14 juillet 1945 à Moscou;
1965, travaillent ensemble;
1967, diplômés de l'Instiut Stroganov d'art et de dessin de Moscou
1974, participent à l'exposition de plein air de Belijaevo à Moscou lors de laquelle leur Double Autoportrait (1974), l'un en Staline, l'autre en Lénine, est détruit au bulldozer ;
1972, créent le Sots Ar*, version pop soviétique et d'art conceptuerl ;
1977, obtiennent leur visa de sortie pour Israël ; 1
1978, s'installent à New York et signent ensemble toutes leurs oeuvres même s'ils en peignent séparément.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Le duo se souvient d'avoir suivi les cours du réalisme socialiste* et il le parodie en peinture, par des profils en médaille, faits de pâtes bistres squameuses pour indiquer le relief, Double autoportrait, (1972) ou Portrait du père, (1973). Ils varient les manières, et reprennent les poses convenues dans un style moderne, non académique, La Manif, (1972) ou Femme à l'enfant, (1972). Ils maîtrisent le style classique, au sens du Grand Siècle, La Tour, Staline face à un miroir, (1982) les mains sont mises n valeur dans un clair-obscur, ou Poussin, Staline et les muses, (1982, LMK) ou le XIXe siècle avec David, orné d'une touche de romantisme et même du XXe ; Vers la lumière, (1983), se souvient du constructivisme*, un bras indique les ciel mais la manche est couverte de flèches dans l'autre sens; ils reprennent l'imagerie d'un Magritte*, L'Aigle et le buste de Lénine, (1991), la tête étant arrachée par l'animal qui la porte au ciel. L'ironie est permanente; le Staline perpétuellement célébré est tourné en dérision lorsque, en caleçon long, il se coupe les ongles des pieds. Encore que ce soit l'accrochage en Occident qui permette de dire qu'ils raillent : le regard porté sur Reagan en centaure, par exemple, alors qu'en d'autre lieu il pourrait repésenter un culte de la personnalité. Dans un tout autre registre, les compères affichent leurs carnets de peintres sous forme de suites séquencées de petits tableaux de 30 x 30 cm, juxtaposés où ils sautent du pastiche d'un Roy Lichtenstein* à l'académisme le plus pur, d'une évocation du Blaue Reiter* à celle de De Kooning*, Dubuffet* ou Duchamp*, sans s'épargner des scènes érotiques. Chapelle rouge, mausolée de Lénine, (1991-2000, LMK), dans un endroit clos, rouge, tout rouge, une maquette à gradin du mausolée de Lénine que gravissent des statues de Lénine, avec à son pied, des bancs d'église attendant les fidèles; seule discordance chromatique, deux triptyques en forme de pyramide, Lénine avec le squelette de Karl Marx, (1991, digne de Wiertz, et Staline sur la sphère, (1993), dans l'attitude du Dictateur de Charlot. Ils décident du goût stéréotypé de différentes catégories de russes, People's  Choice, (1995), soit à la manière constructiviste* soit à la manière émolliente.

Expositions : 1967, Institut pour l'art et le dessin, Moscou ; 1976, Ronald Feldman, New York, (G) ; 1985, Musée d'art moderne, Oxford, (P) et Musée des Ars décoratifs, Paris, (G) ; 1987, Documeta, Cassel ; 1997, Biennale de Venise ; Armory Show, New York ; 2000, Jeu de Paume, Paris, (G) ; 2010, Contrepoint, Le Louvre, Paris, (G).