Fiche de présentation

HEISIG, Bernhard

né le 31 mars 1925 à Breslau, Prusse, Allemagne (aujourd'hui Wroclaw, Pologne), fils du peintre Walter Heisig  ; 1941-1942, Arts appliqués de Breslau ; 1942-1945, s'engage dans les jeunesses hitlériennes ; 1944, participe à l'offensive des Ardennes ; 1946-1947, dessinateur au bureau de la propagande communiste de Wroclaw ; 1948-1949, Arts appliqués de Leipzig; 1949-1951, Ecole d'art graphique de Leipzig ; 1954-1985, y enseigne et la dirige ; 1964- 1976,  perd son poste de recteur comme suite aux révélations de son passé politique ; 1972, élu membre de l'académie d'Allemagne de l'Est ; vit à Leipzig ; 2011, meurt le 10 juin en Brandebourg.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Portraitiste, il s'inscrit dans la lignée de Kokoschka*. Ses sujets de prédilection, sa mère et lui-même. Le corps est subordonné à l'intensité du visage; les ombres et lumière de celui-ci, à l'intensité du regard. Les couleurs sont accumulée, en courts dépôts, en empâtements moyens, Gertud Skacel, (1958), elles sont de plus en plus nombreuses comme pour fouiller la réalité de la personnalité, Médecin en chef, Dr.Mättig, (1989). Entretemps, il y a Peter Ludwig, (1983, Ludwig Institut, Oberhausen), le geste impérieux sur le téléphone en avant-plan et Helmut Schmidt, (1983, Kunsthalle, Emden), les lunettes en mai pour regarder des toiles; il y a surtout sa mère à l'oeil tombant, Portrait de la mère, (1966) et Ma Mère devant la ville en feu,(1976, Musée de l'Etat, Halle), à la paupière  plus lourde que jamais, ainsi que des Autoportrait, jalonnant la carrière. Le premier en 1976, (Musée de l'Etat, Halle), et un dernier en 1993, sans compter les apparitions de la mère et de l'artiste dans les toiles d'histoire. Peintre engagé il ne cède jamais au réalisme socialiste*. Les Travailleurs de Gera, le 15 mars 1920, sont écrasés, au premier plan à droite par les camions de l'armée. Dès lors touts les ressources de la technique cinématographique sont adoptées. Plongée, contre-plongée, raccourcis, mélange des plans, ellipse,réminiscences, Commune de Paris, de manière presque classique, (1962, LP) et dans une forme accumulative, (1964), détruite en 1965 et reprise en 1989). Il pourfend le coup d'Etat du Chili, L'Armée ne peut plus se dérober à ses responsabilités, (1973, LP), un casque, un pistolet, presqu'effacés, aux côtés du visage en raccourci du supplicié hurlant. L'accumulation domine; il use et de citations et de thèmes récurrents. Les citations, viennent avant tout de chez Ensor* auquel il emprunte les masques, les couleurs et l'insertion de son propre visage; ainsi Le Premier devoir de la bourgeoisie, (1977, Musée de l'Armée, Dresde), peut-il être rapproché de Ensor aux masques, (1899); citation de Breughel, La Tour de Babel, revient souvent, Nouvelles de la tour, (1977, Musée de l'Etat, Halle), allégorie de la confusion des fait-divers dans les media, avec au passage un souvenir de Grosz*; citation du Dado* deLa Guerre, en 1958, dans Le Peintre et ses thèmes, (1977), avec des têtes d'enfant prématurément vieillis et des chiffres énigmatiques. Autres images en détails récurrents, le fusil mettant en joue alors que l'identité du soldat disparait sous le casque, l'horloge qui marque le temps, la mère qui se lisse discrètement dans les toiles, les mégaphones destinés à l'endoctrinement, et les pantins inoffesnifs, pendus dans leur théâtre de marionettes tandis que le soldatesque l'envahit, L'Apprenti sorcier, (1978 et 1981), tout reflète l'antimilitarisme, ou... les souvenirs dumilitarisme de sa jeunesse, Hier dans notre journal, (1974-2005, NNG). Sa sensibilité de gauche s'appitoie sur le sort de Jésus, Le Christ refuse la couronne d'épines, (1984, NNG), une toile sauvagement sanglante, comme sur celui des juifs persécutés, Juif salant un officier, (1984) ou Nussbaum et Liebermann, (1992), vus en plongée sur gros plan, avec l'inscription murale Juden Aus. La continuité de son style et de sa thématique s'allient à une imagination sans cesse renouvelée de la composition de ses tableaux, -souvent polyptyques de grand format-et de la richesse de la palette. A compter de 1991,il est l'auteur de paysages toujours expressionnistes mais bien assagis et dépouillés de messages.

Rétrospective : 2005, Musée des Beaux-arts, Leipzig.