Fiche de présentation

MARREY, Gilles

né le 18 septembre 1963 à Vendôme, Loir-et-Cher, France ; 1982-1988, Beaux-Arts de Rouen ; 1989-1990, Cité internationale des arts, Paris ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : La lumière uniforme parce que tamisée sort des figures dans leur environnement, constituées de touches qui sont presque des taches tant leur caractère fruste est apparent. Il naît ainsi un monde monochrome, de camaïeux jaunes ou bruns, bleus ou gris, posés à larges coups de pinceau qui ne recherchent pas leur jonction; c'est l'assombrissement de la teinte qui fournit l'ombre. Il se situe à la charnière du symbolisme pour sa palette et de Bonnard* pour l'intimité qui se dégage de ses tableaux, fussent-ils natures mortes ou paysages urbains. Quant au cadrage, il est souvent celui du cinématographe. Ses sujets sont plongés dans une atmosphère létale, que ce soient les Gisants, (1993), dans leur cercueil, Nocturne, (1993), avec ses lampes halogènes qui n'éclairent en rien le rougeoiement de l'âtre, La Peste, (1994), ses pendus et ses crevés dans un décor de forêt tropicale. Ses scènes de rue, crépusculaires, baignent dans une pâte cuivrée ou olivâtre ; la touche est maîtrisée, la prise de vue est surprenante, plongée, contre-plongée, juxtapositions, Rue de Rennes, (1995) et les ciels torturés, démesurés sur de petits paysages au ras du sol. Il travaille dans la largeur et la profondeur. La largeur relève aussi le défi de Bonnard qui veut élargir le champ de la vision. Quant à la profondeur, elle lui permet de peindre des gares ou des tunnels urbains qui filent à toute allure. Ses figures sont plus torturées, que ce soit par la solitude, la mort, ou le mal d'amour sous lequel se tordent des femmes surprises, de la rue, au-delà de la croisée. Peinture saturnale à l'expressionnisme* à la Guinan* lorsqu'il s'agit de scènes de bars, au déchirement retenu pour l'Oreiller, (1998), qui sort des gammes usuelles et s'attarde aux blancs de la femme qui entrouvre la buche pour mourir. Les aéroports et les autoroutes baignent dans le cobalt, Grand Roissy, (2006) comme El Kennedy, (2007). Les Périphérique, (2006), dans l'orangé. Il renouvelle la présentation de ses scènes panoramiques; un caisson dont le fond est un ensemble et devant lequel des tableautins à glissière sur deux niveaux permettent de modifier à l'envi le tableau, Luxe, calme et système, (2007), innovation pour régler la perspecctive. Un panoramique de huit tableaux, autonomes et dépendants à la fois, l'entraine dans le plein air d'une colline : au centre une femme au torse nu est menacée par un Octopus, (2011), et tout autour ce ne sont que chiendent, graminées, regains, houlques détaillés avec la minutie d'un peintre gothique. Il revient en ville et éclaire la nuit d'un réverbère à la lumière étroite, Cap brun, (2011) ; arrivé à San Francisco, il en rapporte la vue (trop peu) plongeante et les poteaux de Télégraphe Street, (2011).

Expositions : 1990, Pierre Kamouh, Paris, (P) ; 1992, 1993, Faurschou, Copenhague, (P) ; 1998, 2011, Jacques Elbaz, Paris, (P).