Fiche de présentation

KUPER, Yuri

né en 1940 à Moscou, Russie ; 1957-1963, Académie d'art, Moscou ; 1972, émigre en Israël ; 1975, s'installe à Paris ; 1983, naturalisé britannique.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : D'un camaïeu de gris qui se présente comme une brume, un objet grandeur nature surgit du rêve, de l'abandon, de l'absence. C'est une porte, une serrure, une chaise, une pendule à gaine, un chevalet. Le lait de chaux recouvre l'œuvre, on en voit les traces mais on ne les sent pas, car la rigueur du sujet le cède à la douceur du matériau finement poncé. Venus d'un grenier jamais ouvert depuis des décennies, ces objets accumulent à ce point la couche de poussière (sous laquelle perce une trace de rouge) qu'elle en prend une épaisseur de poudreuse. La lumière,  c'est exactement l'éclairage appauvri, poudreux, intermédiaire du corridor central des appartements communautaires de mon pays. Éclairage privé de couleurs, bien que des vibrations faibles de jaune et de vert y modulent un ton d'absence. Éclairage d'un faible très particulier, on dirait que les lampes de ces corridors ne sont que des quarts de lampes, comme s'il fallait n'y distinguer que des apparences confuses, irréelles. Comme si partager ainsi son foyer, c'était ne pas être chez soi, même, à la longue, ne pas être soi, être fantôme. Il se livre à un acte de conservation par l'évocation : tantôt l'appliquant aux objets les plus humbles, tantôt aux entrées d'un monde qui sombre et se survit, comme ses portes vénitiennes. Les ciels sont bas, pommelés, ils ont l subtilité de ceux de Boudin, et sur leur grève grise traîne un objet, un seul, hors proportion, qui sera sauvé. Il peint des meubles d'époque en les revêtant d'une mince couche d'acrylique poussiéreuse, après les avoir dotés d'une boule en trompe l'œil, échappée des armes des Médicis. Il est l'auteur d'une installation, Moscou-Hiver, (1994), qui développe sur une vingtaine de mètres des châssis de rez-de-chaussée, éclairés de l'intérieur, sans portes, entrecoupés de murs lépreux et d'objets abandonnés, dans une déréliction encore accrue par la neige qui encombre la vitre, courant devant le gris de cette rue reconstituée.
Revenant aux objets, il peint en grande dimension, isolés, les outils de l'artiste, pinceaux, brosse, crayons qui se détachent seuls sur un mur gris maculé des couleurs qui sont tombées par mégarde du tube, Instrument d'atelier, (2004). Au mur, une série de pelles encore chargées des reliquats de boue ; il peint sur leur aplat, un motif perdu évocateur du temps du labeur forcé, (2010). Surprenant, parce qu'à l'opposé de son travail précédent, des vases en céramique blanche, bosselés, au col abîmé, ornés d'une fleur en or ou en rose, (2010). Il décline en céramique une série de Tasses, (2013), surdimensionnées, ébréchées comme sortant de fouilles archéologiques

Expositions : 1970, Salon graphique, Moscou ; 1974, Arts contacts, Paris ; 1983, Claude Bernard, Paris, (P) ; 2006, Patrice Trigano, Paris, (P) ; 2010, 2013, Vallois Sculptures, Paris, (P).


Oeuvres


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