Fiche de présentation

HODLER, Ferdinand

né le 14 mars 1853 à Berne, Suisse ; 1867-1870, apprentissage chez un peintre de Thoune ; 1873-1878, chez un peintre genevois ; 1881, rejoint les Rosicruciens à Paris ; 1896-1899, enseigne à Fribourg ; 1900, adhère aux Sécessions* de Berlin et de Vienne ; 1903, à celle de Munich ; 1904, s'installe à Genève : 1918, y meurt le 19 mai.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : L'une de ses premières peintures, L'Étudiant, (1874, KZ) en fait un disciple de Manet. Suit une période naturaliste qui se clôt, en 1887, avec comme une parenthèse, une toile de fibrilles, Le Bois des frères, Etudiant d'Iena, (1908, Ksol) ou, motif d'un billet de banque, Le Bûcheron, (1910, ORS).
Avec Homme blessé, (1886, Ke), on tient le premier de ce style personnel qui enchaîne le symbolisme avec l'expressionnisme* germanique ;  La Nuit, (1889, KBe), confirme ce symbolisme manièriste des attitudes dans une rugosité de la manière ; quant à la construction, elle recherche le plus souvent, selon son aveu, le "parallélisme", et par là il entend la répétition de formes semblables. C'est le cas de Les Las de vivre, (post 1892, KW), cinq barbus assis de face dans leurs draps blancs, ou avec L'Eurythmie, (1894, KBe), avec son défilé laiteux et maniéré de quatre femmes, et encore L'Émotion, (1901) et La Vérité, (1903, KZ). Entretemps, il peint des paysages blanchâtres, L'Avalanche, (1887, Ksol), ou propres, La Jungfrau, (1900, KBâ) et des portraits rudes de femmes ingrates, Augustine Dupin, (1887, KBe), mondaines ensuite, Valentine Godé-Darel, (1908 et 1912, KZ), Gertrud Muller, (1911, Ksol), dans lesquels on retrouve les ombres vertes de ses allégories, comme une chair déjà atteinte, L'Amour, (1908). Les portraits d'hommes, naguère farouche, Autoportrait, (1892, KZ). prennent la même voie apaisée, toujours sur fond nu, Mathias Morhardt, (1913, MAHG), traits secs, entourant du blanc altéré sur blanc cassé, au point de faire croire à une certaine transparence,. portrait de la danseuse Francine Meylach, (1916) ovale rêveur.
Il se consacre désormais à une suite plus intime parce que frappé par la maladie et la mort de sa compagne Valentine Godé-Darel. Il n'est plus grandiloquent, se contenant de suivre, dans ses portraits, la progression inexorable du mal, Valentine malade, (1914), frontalité et dépouillement d'une icône, et d'un expressionnisme ravageur, désespéré, Valentine à l'agonie, (1915, KBâ) et Valentine sur on lit de mort, (26.1.1915). Cette toile par son allongement dans une chambre nue, chaulée, sur des draps blancs, est construite comme ses paysages contemporains, Coucher de soleil sur le Léman, (1915, ZH), aussi abstrait* que Soleil couchant de Courbet, (1875) ; les couleurs, ou les trois bandes ciel, montagne, lac, Lac Léman, vu de Caux, soleil couchant, (1917). Déjà Bleu Léman, (1904, MAHG), est d'une fraîcheur saine, innocente, et rude, avec ses constructions en réduction et en demi-cercle autour d'une nappe de bleu pur qui envahit l'espace du tableau ; son "parallélisme" le porte à la symétrie, notamment dans des paysages comme dans Le Lac de Thoune aux reflets, (1904) ou  sur 126 cm de long, Le Lac Léman et le Mont Blanc, (1918), toile ultime. Il donne aussi Autoportrait, (1914, Musée de Schaffouse), pénétrant, aux rides du front dubitatives.
A compter de 1896, il est peintre d'histoire suisse et occasionnellement allemande ; il applique sa théorie du parallélisme aux combattants de ses peintures murales, reprises pour chevalet, La Bataille de Morat, (1917, Kunsthaus, Glaris).

Expositions : 1874, Genève, (P) ; 1881, Salon des artistes français, Paris ; 1885, Cercle des Beaux-arts, Genève, (P) ; 1904, Sécession, Vienne, (P)  ; 1913, Salon d''Automne, Paris, (P) ; 2013, Fondation Beyeler, Bâle, (P).

Rétrospective : 1911, Zurich, Bâle, Francfort-sur-Main, Munich et Berlin ; 1917, Kunsthaus, Zurich ; 1983, Petit Palais, Paris ; 2007, Musée d'Orsay, Paris.

Citation(s) : Il a dit :
- C'est le sentiment d'une forme qu'on communique.
On a dit :
- C'est avant tout le peintre de l'humain qui sait comme nul autre représenter l'âme à travers le corps;.   Paul Klee