Fiche de présentation

COGNÉE, Philippe

né en 1957 à Sautron, Loire Atlantique, France ; grandit au Bénin ; 1974, revient en France ; Beaux-arts de Nantes ; 1982, prix de Rome ; 1990, Villa Médicis, Rome ; 2005, enseigne aux Beaux-arts de Paris ; vit à Nantes.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Il est peintre de figures, à ses débuts, en 1980, comme dix ans plus tard. Au départ, ce sont de grands visages relevant de la peinture romaine de sarcophages ou de la peinture romane de Catalogne. À l'arrivée, on songe à Daumier, tant y fait penser l'accumulation de faces rondes, creusées d'yeux et de bouches, grimaçants, modelés dans la pâte rugueuse des toiles, avec, inscrit au centre, un carré. Entre-temps, il célèbre le labyrinthe (1982-1983), la variation des carrés en camaïeu de bruns (1987-1988), avec, en 1985, un retour à la figuration potelée de poupées en celluloïd.
En 1993, il se réfère à la photographie pour la contester. Il n'en garde que l'angle de la prise de vue, restant ainsi articulé sur la réalité. Il la peint à l'encaustique sur bois. Puis il y applique des feuilles de plastique arrachées après que le fer à repasser a dissout les nettetés par sa chaleur. C'est d'abord un prétexte à moduler les blancs-gris des électroménagers, des baignoires désuètes, des objets en plastique, saisis d'un point de vue original et remplissant l'espace de la toile, des barres des grands ensembles, Immeuble, Beaulieu, 1, (1997).  Il continue la représentation d'immeubles jusqu'à la fin des années 90. Il emploie l'acrylique et le fusain. Le trait est irrégulier, grossissant ou s'effaçant, de sorte que les tours, les gares, les barres semblent éclater aux jointures des lignes en étoiles noires, seconde précise où l'implosion commence ou image statique du délitement. Les paysages agrestes, vides de toute présence humaine, modulent les verts en leur brillance. Puis viennent, en 1995, des " instantanés " de vacances, dans lesquels apparaît la couleur, et des séries de photos, aux dimensions de cartes postales, repeintes et disposées en carroyage par 240, Photos repeintes, (1995).
À la fin des années 90, il s'inspire de photos de foules, dispersées en paquets sur des plages pâles de surexposition ; dans ce cas, le travail est proche de celui du photographe Massimo Vitali* et du vidéaste* Marcus Kress*; il les traite comme ses bâtiments, et, la chaleur aidant, dissout les formes jusqu'à l'abstraction*, Sans titre, (1999). Il se fournit en images sur celles qu'il prend soit fixes, soit en video.
A compter du XXIe siècle il exploite celles envoyées par satellite et il y retrouve les villes sous un autre point de vue invisible à l'oeil nu, fournissant des géométries cadastrales qui sont de nouveau détruites par le fer à repasser chargé de les brouiller. (2005). Il y a aussi des Autoportrait, (2003, 2006), au visage bafoué de sorte qu'il peut titrer Homme chien, ou Homme grenouille ; l'approche se fait de toutes les manières, en plongée, comme en contre-plongée, ou le torse incliné ; et de face Les Architectes, (2012).
Sous le titre générique Blossom, (2006), il crée de grands espaces remplis de têtes de mort ombrée, vertes sur rose, beiges sur violet, vertes et beiges sur jaune, champs de vanités. Il montre trente six toiles de modeste grandeur, avec pour seul sujet Carcasses, (2003), telles qu'elles sont suspendues en abattoir ; rien ne rappelle ni Rembrandt, ni Soutine*, mais c'est une certaine abstraction* qui prédomine, faite tout uniment de gris, de rouge et de blanc, que le sujet soit pris de face ou en alignement.
Selon la technique inventée en 1993, il montre des Passages, (2009), inanimés, aéroports, grandes surfaces ou parkings, dont le point de départ vient de photos prises au téléphone portable. Il s'en dégage un tremblement de ruines de fin du monde, inscrite dans la lèpre des façades quelconques, (2012),  Maison à la porte bleue, (2014)
Il est l'nstallationniste* d'une ville-ronde de petits parallélépipèdes de marbre blanc, posés au sol à partir desquels la hauteur des habitats va diminuant, (2012)

Expositions : 1982, En Garde, Rennes ; 1984, Peyverges, Bordeaux ; 1991, 1999, Laage-Salomon, Paris , (P) ; 2003, 2013, Daniel Templon, Paris (P) ; 2006, Fondation Claudine et Jean-Marc Salomon, Genève, Musée d'art moderne et contemporain, Genève et institut français de Berlin, (P) : 2013, Musée des Beaux-arts, Dole, (P) ; 2015, Templon, Bruxelles, (P)

Rétrospective : 1995, Musée de Picardie, Amiens ;  2012, Musée de Grenoble.