Fiche de présentation

BOCCIONI, Umberto

né le 19 octobre 1882 à Reggio di Calabria, Italie; 1901-1906, fréquente chez Balla* à Rome; 1906, séjourne à Paris et en Russie; 1907, s'installe à Milan; 1910, signe le manifeste technique de la peinture futuriste*; 1911, rencontre les cubistes* à Paris; 1915, s'engage dans l'armée; 1916, meurt le 17 août à Sorte, Vérone, d'une fracture du crâne consécutive à une chute de cheval.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Les banlieues sont ses paysages de prédilection; il les traite dans un subtil divisionnisme qui n'est pas pointillisme, Usines à la Porta romana, (1909, banque Intesa, Milan). La touche reste visible et les couleurs sans complaisance, Portrait de Mme Meta Quarck, (1910), quand, hanté par le mouvement, comme son maître Balla et ses camarades du groupe futuriste, il l'introduit dans chacune de ses toiles quelle que soit la manière dont elle s'inspire; encore implicite, Train qui passe, musée de Lugano), ou dans une technique néo-impressionniste* 'L'Émeute dans la galerie', (1910, Brera); ou par simple géométrisation des lumières, La Force d'une rue, (1911, KBâ, et musée d'Osaka); avec le délire chromatique des fauves*, La ville qui monte, (1910, MOMA), tout en crinières de traits avec, à l'arrière plan des échafaudages rectilignes, ou L'Émeute, (1911, MOMA); par l'abstraction*, Dynamisme d'un joueur de football, (1913, MOMA,) ou Dynamisme du corps humain, (1913, CGAM); dans un cubisme* proche de celui des Demoiselles d'Avignon, couleurs mises à part, Femme au café, (1912, CMAC) ou 'Dynamisme d'une tête d'homme', (1914, CGAM) ou enfin, proche de la touche cézanienne, Silvia, (1915, CGAM). La décomposition visible, explicite du mouvement apparaît dans la suite de trois toiles, États d'âme, (1911, CGAM et MOMA) : les adieux, à la locomotion tourbillonnante de fumée et de déplacement d'air; entourée de ceux qui accompagnent sous une pluie diagonale et de ceux qui s'en vont, silhouettes s'enfuyant horizontalement derrière les vitres des wagons dans les escarbilles et la pluie gifflante. Élasticité, (1912), rassemble cette alacrité de la peinture (comme de sa sculpture, dont seules quatre oeuvres subsistent); les arêtes du cheval et de son cavalier sont soulignées, comme chez les cubistes*, mas la musculature, et son jeu de détente, est indiquée par des pans " flottants " dont les arrondis viennent contrebalancer la sécheresse des lignes et suggérer les tourbillons de l'air déplacé; cet ensemble de droites et de courbes est multiplié de telle sorte que la forme disparaît dans les formes, empêchant que l'on remarque le contour statique du corps, puisqu'il est en mouvement. De 1912 également, une série d'études et de toiles dans lesquelles un personnage " mobile " à l'intérieur est agressé par le bruits, les formes et les mouvements de la rue vue au travers La Rue entre dans la maison, par une fenêtre ouverte, à la rambarde de laquelle un femme vue de dos regarde la turbulence au pied des immeubles d'en face, (1911, Sprengel Museum, Hanovre). De cette agitation gélifiée, Le Rire, (1911, MoMa), truculente matrone, ou Modern Idol, 1911, Estorick Collection, Londres), femme terrifiée, au chapeau à fleurs se reflétant dans une vitre éclairé par des lampadaires en boules rayonnantes. On lui connaît de rares sculptures, Développement d'une bouteille dans l'espace, (1912, KZ).

Expositions : 1910, Ca Pesaro, Venise; 2006, Italia nova, Paris, (G); 2008, 'Le Futurisme à Paris', centre Pompidou, (G).