Fiche de présentation

PONS, Jean
né le 30 mars 1913 à Paris, France; 1928, commence à peindre; 1929-1930, Arts graphiques Charles Estienne; 1929-1938, ouvrier typographe; 1938-1976, crée son atelier, où il fait travailler beaucoup d'artistes de l'école de Paris*; 1945, renconte Aimé Césaire; 1977, s'installe en Provence; 2005, meurt le 16 avril à Eygalières, Bouches-du-Rhône; y est inhumé.
Type(s) : Artiste
Technique(s) :
Peintre
Présentation : Après des commencements ordinaires, il est, de 1938 à 1946, un expressionniste* véhément, Fleurs, (1938) ou Nu, 1943), à la manière de Die Brücke* ou de Larionov*, pour le graphisme et pour la couleur. Durant la décennie suivante - de 1945 à 1955 -, après s'être essayé au paysagisme abstrait, et avoir subi l'influence de Masson* ou de Kandinsky*, il prend place pari les géométriques abstraits*. Ses compositions vont se dépouillant et privilégiant l'espace plutôt que la mouvance des formes. Il ne résiste pas toujours au clin d'oeil de la figuration et conserve le signe de l'humain : l'ellipse pour désigner la femme, l'angle droit pour suggérer la permanence de l'homme, et la main, attribut de la création. Ses formes aiguës s'emboîtent les unes dans les autres, usant beaucoup du jaune et du marron, chaque pièce étant peinte avec la maladresse voulue d'un pinceau qui n'efface pas son va-et-vient. À Césaire, (1947) retrouve la plénitude de l'humain, mélange de Picasso* et de Cobra*. En 1950, avec un premier papier déchiré, il trace le portrait de Nicolas de Staël*; il reprendra cet effet à l'huile, noire pour les échirures, beige pour les pleins; l'huile siccative, en se séparant de la couleur, fournit des bordures qui font relief. De 1955 à 1967, avec le thème de la mère, relayé par celui des villes et des châteaux dans une atmosphère symboliste et surréalisante* En 1966 et 1967, le maelström de flammes est le creuset de la réapparition de la figure de l'homme désintégré. Sur des fonds unis de pâte rugueuse, se détachent des silhouettes bordées de noir, des formes en à-plats blancs, vaincues mais sans cesse renaisantes (un peu comme La Ville de Zadkine*); ce sont des danses macabres et des pantomimes tragiques, voire des arlequinades. C'est sa période la plus personnelle, dont il bannit le noir, avec celle, immédiatement consécutive, des Mitraillomacies, (1974-1976), où l'être humain se redresse entouré de canons phalliques, symboles équivoques de la victoire de la vie sur la mort. En 1975 apparaissent des chevaux, rayés comme des zèbres, de couleurs discordantes. De 1977 à 1983, des toiles aux fonds blancs et au graphisme de couleurs acides. En 1983-1984, il peint des lyres allégoriquement ornées. Dès 1982, la forme s'évanouit, devient nuagisme* féminin. Puis viennent, au soir de la vie, des influences mêlées, Matisse* et ses découpages (1984-1992), Baj* (1986), Ernst* (1988-1991).
Expositions : 1932, Salon des Indépendants; 1952, Suzanne Michel, Paris, (P); 1963, Mensch, Hambourg, (P); 2001, Ars in fine, Paris, (P).
Rétrospective : 1998, Trélazé, Angers.