Fiche de présentation

BOUIN, Bernard

né le 20 septembre 1945 à Pommeraye, Maine et Loire, France; études scientifiques à la Faculté d'Angers ; 1988, se consacre exclusivement à la peinture ; vit à Vannes.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Le temps suspendu dans des cadrages cinématographiques. On songe à Hopper*, mais la dramaturgie est haussée d'un degré, car nombre de ses toiles sont des nocturnes éclairés de lampadaires qui diffusent une lumière en cônes. Les autoroutes défilent avec les sièges avant en premier plan ou le siège arrière de jeunes enfermés dans l'incommunicabilité. Sa peinture parle de départs, trains et voitures et quand elle emmène dans les champs, ceux-ci ont le réalisme dépouillé d'un flou photographique. Rien ne trouble la froide ordonnance, d'un équilibre qui frise la symétrie, au rare personnage affecté. Il accentue encore l'isolement des figures en pratiquant le triptyque, qui, selon qu'il est ouvert ou fermé, réserve des situations différentes issues de la différence des images confrontées, tel en va de Montagne, (1999), sur plus de 7 m de long, inspiré par la végétation de la Réunion, tout en ondulations. Ou de Montagne, (2005) ou de Route, (2005), nocturnes éclairés pour le premier par la lune, pour le second par un phare de voiture hors champ. A compter de 1994, il crée des natures-mortes, dans lesquelles on soupçonne un morceau d'encadrement ou une tablette, avec un seul objet ou quelques uns, dont la couleur éclate par opposition un fond noir profond. Il adopte une sorte de clair-obscur qui n'en est pas vraiment puisque les zones d'ombre et de lumière sont radicalement séparées sans dégradé, comme si un spot venait éclairer la seule maison dans son parc, (2007). Il donne ensuite des  paysages, déployés, toujours inanimés, en pleine lumière, privés d'ombres, quelque saison que ce soit, et tout uniment vert laitues, champs comme bois ou affectant à ceux-là une couleur de glèbe ou  grise pour l'hiver, (2007, 2009). Des intérieurs pâles au visage reflété par un miroir, envahis d'un soleil qui géométrise, (2008). L'immensité de l'océan, ciel, mer, sable, coupé par les rambardes des promenades, au demeurant, inanimées, (2010). Des toiles deux par deux semblent identiques mais fixent la lumière déclinante à quelques minutes près, Rivages, (2011) et l'angoisse du vide.

Expositions : 1990, 2001, Visconti, Paris, (P) ; 1995, Argo, Knokke-le-Zoute, (P) ; 2005, Musée des Beaux-arts, Mons, (P) ; 2007, 2011, gal. de l'Europe, Paris, (P).

Citation(s) : On a dit :
- C'est pourquoi aussi tout ce qui est dans la distribution de couleurs et de lumière d'un paysage y fait une part matérielle plus apparentée aux volumes de l'heure et de la saison, en rend la physionomie plus expressive.    (Julien Gracq).