Fiche de présentation

VOSTELL, Wolf

né le 14 octobre 1932 à Leerkusen, près de Cologne, Rhénanie-Westphalie, Allemagne; 1952-1953, étudie la lithographie à Cologne; 1954, la peinture aux Arts appliqués de Wuppertal; 1952, découvre, à Paris, les affiches décollées; travaille chez Cassandre*; 1955-1957, Beaux-Arts, Pais; 1957, Beaux-Arts, Düsseldorf; 1962, participe à Fluxus*; 1998, meurt le 3 avril à Berlin d'une crise cardiaque.

Type(s) : Galeriste

Technique(s) : Installationniste - Peintre - Vidéaste

Présentation : De son goût des interventions* qui le prend dès 1954 à Wuppertal, de l'arrachage d'affiches qu'il reprend, en 1954, aux Français Hains* et La Villeglé*, Grosse sitzung mit da, (1961, FRAC Lorraine), de sa participation à Fluxus, on déduit tout naturellement l'engagement : trois Chambre noire, (1958-1959) qui évoquent, par des objets hétéroclites mais signifiants, l'interrogatoire, l'incarcération, la pendaison à Treblinka.
Il déclare être le premier à user de la vidéo* dans ses installations, TV dé-coll-age, (1958), y introduisant des écrans de télévision, puis, en 1963, à brouiller les images, obtenant ainsi une image neuve. Sauterelles, (1969, 20J), dans lequel un couple fait l'amour tandis que pénètrent dans Prague les chars soviétiques et que 20 moniteurs renvoient l'image du spectateur. Lors de son intervention Est parisienne : il demande aux passants de remonter des morceaux de voiture accidentée. Au début des années 1960, il participe à Fluxus en créant des machines à musique abracadabrantes, Écouter et jouer 100 fois, (s. d., MNAM). Il manipule des images de presse, les regroupant et les recouvrant partiellement de peinture, Marilyn Monroe, (1963, 20J), Miss America, (1968, LMK) ou Cadillac in Concrete, (1970).  Il y intervient, faisant tomber d'un bombardier un chapelet de bâtons de rouge à lèvres, Bombardier,(1968). Suit une période consacrée aux interventions*. Durant la même période, en 1967, il crée des papiers peints faits de répétitions de journaux. Contestant le bétonnage systématique, il immobilise sa voiture sous une chape de béton, Circulation au repos, (1969, LMK). Ses (re)trouvailles avec le concept traditionnel de l'art datent de la fin des années 1980. Des tauromachies très picassiennes*, mais surtout le résultat du choc que fut pour lui l'abattement du mur de Berlin, en septembre 1990. Il en tire des toiles en noir, gris et blanc, dans lesquelles il insère un morceau de mur ou une pioche à la manière des pops* américains, The Fall of the Berlin Wall, (1990, MAMS), et plus spectaculairement de grandes toiles gestuelles anthropomorphes où des yeux dardent, sortis de linceuls, dans lesquelles des trous laissent apercevoir la mire vibrante d'ordinateurs qui signifient la vie au-delà, ou sur lesquelles un magnétophone récite gravement la litanie des noms des morts du mur. Il publie aussi une série de lithographies, avec des lettres, à l'endroit, à l'envers, venant d'alphabets étrangers, modulées en phrases ondulantes accompagnées de quelques traits lyriques en marron et en noir, Le Cri, (1990), et poursuit sa complainte contre le massacres en dénonçant ceux de Bosnie, Sara-Je-Vo, (1993).

Expositions : 1958, Salones Educacion y Descanco, Cacéres; 1961, Haro Lauhus, Cologne et Le Soleil dans la tête, Paris; 1990, Lavignes, Paris, (P).

Rétrospective : 2008, Carré d'Art, Nîmes.