Fiche de présentation

BENZAKEN, Carole

née en 1964 à Grenoble, Isère, France ; 1985-1990, Arts décoratifs de Paris et Beaux-Arts, Paris, ateliers de Cueco*, Debré* et Kermarrec* ; 1995-1996, enseigne aux Beaux-arts de Paris ; 1994-2001, vit à Los Angeles ; 1998-2001, enseigne au Pasadena Art Center ; vit à Paris.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre

Présentation : Elle juxtapose ses toiles en polyptyque. Dans un désordre concerté des géométries régulières ou non, avec une prédominance des carreaux, de cercles, des taches de couleurs, des reproductions sérigraphiées de fragments de gravures anciennes, Sans titre, (1990).  Mais aussi et surtout, depuis 1993, elle reprend à des catalogues d'horticulteurs, la confrontation de ces tulipes aux différents stades de leur éclosion. Elle les peint énormément agrandies, remplaçant l'observation sur le motif par le recours au truchement de l'image. Le pinceau est expressif, amoureux du geste et de la pâte. Dans cette continuité, elle s'attache à des objets familiers, bouteilles de vin ou cocotte-minute, fragmentés, décalés par glissement et offrant une troublante cohésion.
Toujours inspirée de l'image - celles qu'elle photographie de son écran de télévision à l'occasion des funérailles de la princesse Diana d'Angleterre -, elle les transpose en acrylique sur de vastes toiles en ménageant l'illusion d'une peinture par saccades lors d'une émission techniquement défectueuse, Diana's Funeral, (1999). La vision ondule, les personnages s'entremêlent, le flou transcende. C'est comme du futurisme* à l'époque de l'infographie*, By Nighy, (2003 ,Val) les plots des phares dans la nuit. Inspirée aussi par le cinéma, elle incruste dans de vastes toiles des détails plus précis, de telle manière que l'on ait la simultanéité des images, vue générale et faits particuliers, Western, (2002, MNAM). Elle développe une frise peinte comme s'il s'agissait d'un film, aboutissant à une bobine sous coffret de Plexiglas, Rouleau de peinture, (commencé en 1989), ou Candide, (2000). Elle présente, sous la même forme, en caisson, des micropeintures alternées avec de petits écrans sur lesquels les ciels offrent leurs variations, Search for Newland, (2004). Les débris d'images piratées* sont encore accentués par les nuées de formes blanches qui viennent entraver la vision, Porte de non retour, (2006). Après une visite de lieu de la shoah,  les versets d'Ezechiel, 1-14, lui inspirent une frise de plusieurs mètres de long ; non illustrative, mais surgies de son affect, les images à la mine de plomb alternent présent et passé, porfane et religieux, Saviv, Saviv, (2011), c.a.d. Autour, Autour ; le texte se dérache en hébreu et en blanc sur la grisaille. S'innspirant du cinétisme* et de Soto*, elle suspend des bandes peintes à quelque distance du mur,  
La videaste projette sur deux écrans jumelés, en gros plans poussés jusqu'à l'abstraction*, une vision dynamique, fugitive même et une vision statique, Here and There, (2004).

Expositions : 1988, gal. des Beaux-Arts, Paris, (G); 1989 Serre d'Argento, Italie, (G) et 1993, (P); 1991, Pierre Lescot, Paris, (P) ; 1999, 2009, Nathalie Obadia, (P) et Festival de Bielske Biala ;  2004, Centre Pompidou, Paris, (P) ;  2009, Cris et chuchotements, Centre Bruxelles-Wallonie, Paris, (G) ; 2011, Musée d'art juif, Paris, (P) ; 2014, Obadia, Paris, (P).

Lieux publics : 2002, Le Tulipier de Jessé, vitraux, église Saint-sulpice, Varennes-Jarcy, Esonne.