Fiche de présentation

VALDÈS, Manolo

né le 8 mars 1942 à Valence, Espagne; 1957-1959, Beaux-Arts San Carlos, Valence; 1964-1981, co-fondateur d'Estampa popular, puis d'Equipo Cronica*; vit aux États-Unis.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : De 1965 à 1981, son oeuvre se fond sous l'étiquette collective Equipo Cronica*, d'une figuration narrative critique et politique. Puis vient son temps personnel. Il représente les gens et les choses dans toute la rudesse d'une facture qui prend fond sur du jute. Il s'inspire de Dada*, Projet Dada, (1983), construction hétéroclite renvoyant au son. Celui-ci, déchiré, découpé, collé, est prêt à recevoir l'épaisseur d'huiles sélectionnées dans leurs camaïeux, bleu ou beige, le plus souvent. La tasse, la jarre, la chaussure, les éventails, se détachent ainsi partiellement de leur support, ennoblis par la vigueur de l'artiste qui rejette le lisse et sa joliesse, Théière bleue, (1994). Il procède comme une couturière qui ajuste, avec des épingles, un patron. Ses portraits, de même facture, s'inspirent de fameux tableaux renaissants; le choc entre le "fini" des originaux identifiables, et l'"inachevé" de leur interprétation, est plus violent encore que celui rendu dans les natures mortes, Comte-duc d'Olivarès, V, (1986, VAM) ou Profils sur bleu, (1996) ; les huiles sont circonscrites au visage, tandis que le jute sert pour les coiffes devenues baroques par leurs reliefs ou à masquer une moitié de visage par une chevelure tombante, Matisse comme prétexte, (1999). Le baroque de ces compositions le cède à une linéarité construite - toujours d'huiles et de jute, Paysage urbain, (1997). Sculpteur à compter de 1963, il travaille à la serpe et reproduit les formes les plus usuelles, de manière brute, dans le même bois à noeuds : un bureau, une bibliothèque dans les rayons de laquelle chaque planchette figure un livre, Livres, (1993); une femme nue assise dans un fauteuil, jambes inachevées comme rongées par une lèpre. Il transpose aussi dans le bronze ces "noeuds" par l'équivalence de petites solutions de continuité, Reine Dona Mariana, (1997) ou Les Ménines, (2005). Le peintre pastiche des prédécesseurs, Portrait de Lydia, (2000), traits et regards à la Picasso*, et surtout à la Matisse*, Portrait d'Amélie IV, (2000), un Matisse pour le trait, limité au visage, éclairé par parties comme sous la lumière violente et tournante d'une boîte de nuit. Mais à les voir agrandis, il s'en trouvent transfigurés, devenus des oeuvres appropriées, personnelles. D'autant que s'il garde l'orbe de ce dernier pour des visages de grandes dimensions, il détruit l'harmonie en partageant la face en deux ou en quatre et y appliquant, jute ou boulettes de papier de sorte que la présentation se fait sous caisson, Alice, (2003) ou Odalisque. (2003). Les portraits concernent aussi bien les modernes, Femme à l'éventail, (2007) qu'une hybridation des anciens, La Petite pelisse de Rubens, avec une tête venant de Velasquez, (2007); il en produit plusieurs variantes. Sur 4m. de haut, Mariposas, (2008), tête de femme dont la chevelure est un bouquet de feuillage.

Expositions : 1965, Equipo Cronica ; 1982, Val i Trenta, Valence (P) ; 1984, Poll, Berlin, (P) ; 1986, 2007, Maeght, Paris, (P) ; 1999, Biennale de Venise ; 2001, 2003, Patrice Trigano, Paris, (P) ; 2010, Château de Chambord, (P)..

Rétrospective : 2006, fondation Maefght, Saint-Paul-de-Vence.