MOYA, Patrick, ( Patrick Henry, dit )

né le 15 décembre 1955 à Troyes, Aube, France ; 1970, s'installe à Nice ; modèle dans des académies du Midi ; 1974, Arts décoratifs de Nice ; vit à Nice. Il adopte son pseudonyme pour éviter la confusion de son nom avec une tueur d'enfants homonyme et de la même région qui hante la chronique, sauvé de la peine de mort par Robert Badinter, futur ministre de la Justice de l'abolition.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : Depuis 1983, il conceptualise* sur les quatre lettres de son nom. Avec une imagination sans cesse renouvelée aux sources d'une vaste culture artistique, et un savoir-faire illimité, il décline le M rouge, le O jaune, le Y vert et le A bleu, primaires, en sculpture, en peinture, en installations*, en interventions*, en dessins, en gravures... Cela donne, entre autres, une oeuvre monumentale dans la veine d'un Calder*, à Taiwan, ou des toiles qui vont de la simple inscription du nom dans un style expressionniste* avec les quatre primaires de la synthèse additive ou celles de la synthèse soustractive, Moya et l'âne Onyme, (1995, MAMAC). Au début des années 1990, il exploite les gravures dont le XXe siècle commençant se servait pour ses encyclopédies ; il en extrait un motif qu'il agrandit aux dimensions d'une toile et le pose sur un fond monochrome vif, voire violent. Il capture ses quatre lettres, le étire, les élonge en filaments colorés et les dispose çà et là avec grâce et ironie. Ses toiles deviennent plus chargées, présentant des tableaux dans le tableau et notamment une représentation géométrisée des quatre lettres de son nom devenues tableau abstrait, côtoyant son éternel portrait en Pinocchio, des nounours, des moutons, un bonnet d'âne, Musée Moya, (2005). Il peint dorénavant à l'acrylique, mêlé à la bombe et à des images de synthèse. L' éternel enfant se sculpte au garde à vous, et le relief argenté est constitué de ses lettres fétiches, (2011). Peinture, sculpture, dessins, multiples, céramiques, arts appliqués, etc. son esprit inventif n'a de cesse d'aborder de nouvelles expressions.

Expositions : 1982, Claude Fournet, Nice ; 1991, Lola Gassin, Nice, (P) ; 2005, La Cour carrée, Paris, (P) ; 2011, La Malmaison, Cannes, (P).

Lieux publics : 1990, sculpture sur le parvis du musée de Taiwan.

Citation(s) : Il a dit :
-ll semble que je m'impose une limite très contraignante et une règle absurde. Cela pourrait être pris pour une de ces simples stratégies de l'art contemporain; et c'est en partie cela, je ne le nie pas. Mais je suis dans l'incapacité de créer dans la liberté totale qu'offre l'art contemporain [...] je suis un indécis, un irresponsable, incapable de me décider définitivement sur un choix [...] il me fallait un prétexte irréfutable et que je n'avais pas choisi mais qui était là et définitivement là. Ainsi mon travail pouvait se développer sur une base certaine qui me permettait d'utiliser des multitudes de techniques et de manières en évitant le piège du style.
On a dit :
-Moya répétant son nom finit par creuser son trou. En fait Moya a découvert que dans l'histoire de la peinture c'est surtout la signature qui compte. (Ben).

Bibliographie(s) : Catalogue Raisonné, 1971-2011, 2 vol. Artstoarts, 2011, Nice.