Fiche de présentation

DEZEUZE, Daniel

né le 1er février 1942 à Alès, Gard, France ; fils de Georges Dezeuze*; 1965, séjourne chez les Indiens d'Amérique du Nord et remarque leurs dessins transportés sur des supports quotidiens, au gré de leurs déplacements ; 1970, expose avec Support-Surface*; 1972, travaille et enseigne à Nice ; 1989, vit à Sète et enseigne à Montpellier.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : En 1967, il commence à montrer des filets aux énormes mailles, pendus, en transparence, à même le mur. En 1967 encore, il choisit le châssis pour signifier l'inexistence de la peinture, comme d'autres choisissent au même moment la toile sans châssis. C'est sa manière à lui d'être minimaliste*. Il intervient sur ces châssis par un soupçon de couleur, en tendant un film de plastique, Châssis, plastic tendu, (1967, MNAM), ou en "dérivant" vers des substituts de châssis (1968-1972), échelles, bambous croisés en carrés, rouleaux de canisses ou de lamelles de bois légèrement teintées, Rouleau bois teinté, (1975, MNAM), proches des travaux de 1973, de Charles Arnoldi*. Il découpe de grandes formes de gaze ou de tarlatane, (1973-1983), accrochées à même le mur par des rubans adhésifs, Sans titre, (1977, SdO). Puis il vient aux graffitis* ayant le carré pour unité, ou totalement informels, à la craie sur papier, Sans titre, (1982, FRAC Pays de Loire) ou Sans titre, (1986, FNAC, Paris) (deux oeuvres proches). On ne manque pas de faire remarquer qu'il s'agit d'une réflexion sur le vide encadré, le regard du spectateur, et donc l'expérience de l'espace qui est offerte. Simultanément, il se livre la troisième dimension, plus proche de la sculpture, avec des objets de décharges sur lesquels il intervient, Sans titre, (1982, FNAC), portes ou fenêtres (l'intérieur, cette fois, de châssis), Sans titre, (1983, FRAC Nord-Pas-de-Calais), ou, de manière plus recherchée, en assemblant avec légèreté des skis, Articulation gothique nº 1, (1985, FRAC Midi-Pyrénées). De 1985 à 1988, il compose des armes imaginaires avec des bouts de bois et de métal, non sans un certain retour à la tradition avec Sans titre, (1986, FNAC), pastels de lieux déserts et fortifiés, coupole Maginot, redans, chute de chicanes. Ces sujets guerriers sont repris en dessins avec des morceaux d'armure éclatée, à la craie sur fond de papier, Sans titre, (1989). De 1969 à 1989, il multiplie les écrits et les entretiens théoriques, puisque sa démarche est d'expliquer comment la non-peinture est l'ultime aboutissement de la peinture. Puis il se fait auteur d'installations*, montrant soigneusement alignés des Objets de cueillette, (1993-1994), trafiqués, cannes à pêche ou filets à papillons, inemployables ou des Objets de conservation, comme cette cage à oiseau sur brancard. Simultanément, il trace des planches zoologiques de papillons ou, plus frustement, de lignes marquant leur trajet. Reprenant son inspiration de cueillette et sa technique des châssis, il multiplie les carroyages en biais des clôtures de plates-bandes, à plat ou en encorbellement, (2002), minces lattes colorées comme un arc-en-ciel, ou peintes en vert, pliées comme des mètres de bois en double, etc. (2008). Il évoque la chevalerie par des Bouclier, (2009), faits de baguettes de metal et de grillage fin portant des touches de couleur au croisement des baguettes, par des Blason, (2009), aux divisions cloutées sur fond de papier-peint imité, par des Icone, (2010) caissons cloisonnés à la tranche dorée.

Expositions : 1963, (P); 1971, 1985, Yvon Lambert, Paris, (P); 1999, 2010, Daniel Templon, Paris, (P).

Rétrospective : 1980, Musée d'Art moderne, Saint-Étienne ; 1989, Centre national des arts plastiques, Paris ; Musée d'Art moderne, Villeneuve-d'Ascq ; Musée des Beaux-Arts, Nantes.