Fiche de présentation

COMBAS, Robert

né le 25 mai 1957 à Lyon, Rhône, France ; 1961, suit ses parents, ouvriers, à Sète, Hérault ; Beaux-arts, Sète puis Montpellier ; 1980, diplômé des Beaux-Arts de Saint-Étienne ; crée un groupe e musiciens, les Sans Pattes ;1887vit avec Genviève Boteilla ; vit à Sète.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Sculpteur

Présentation : "Moi, ma peinture, c'est du rock." Ce n'est pas mal dit, puisque ses personnages de bande dessinée*, de science-fiction viennent à la fois du pop* et de l'art brut* et plus particulièrement du graphisme de Reinhold Metz* en 1977 et que qu'il et l'auteur de 200 pochettes de disques, (1960-1980).
Avec quelques autres, on le situe dans la figuration libre*. La toile est d'abord sans châssis, remplie d'agitation débridée, dans des couleurs sans recherche, celle des éclairages mouvants des bals, Je t'aime mon cachet d'aspirine petit, (1966).  Il partage avec Di Rosa* et d'autres le soin d'agresser le spectateur dans un style proche de l'Erró* de 1972. Cette imagerie d'Épinal se veut moralisatrice, si l'on en croit les titres de cinq lignes qui l'accompagnent.
En 1984, retour au châssis; accumulation de sujets, surchargés graphiquement de contours noirs, La Bébête à rougeole, (1984, MNAM), pouvant se rapprocher du néo-expressionnisme* ou de la manière simplificatrice de Chaissac*, Les Soeurs Kessler de la peinture ou les mains de Combas, (1984, MAMVP) : parfois, en maternelle, les enfants sont incités à des compositions à base de pâtes alimentaires, coudes de nouilles, morceaux de macaronis ; c'est de cela qu'il s'inspire pour le graphisme du pastiche de toiles célèbres du Louvre auxquelles ; il ajoute quelque allégorie ironique ; cela donne une manière complexe, fouillée, torturée à la couleur disparaissant sous les traits vermicellés, accompagnée d'une présentation au texte - faussement - populaire, avec son argot voulu et ses fautes d'orthographe, Louis XIV de Rigaud, ou L'infante Marie-Thérèse de Velasquez, (1985), etc. Projet de costume pour le ballet Monuments de Robert Kovich, (1985, FRAC Loire), avec ses variantes, ses indications farfelues et son obsession des slips gonflés, ou Vierge noire et son enfant blanc, (1987, MNAM). En 1988, le thème des "combats" (sic) l'occupe, avec une douzaine de très grandes toiles sur la guerre de Troie, dont Énée conquiert Rome, (1988, FNAC), et sur des batailles passées ou présentes, des tranchées de la Marne à la guerre Iran-Irak ; la (con)fusion entre le sujet et les détails de celui-ci ou de son environnement est toujours la même, supprimant les plans au profit d'un ensemble tortillé, de bouclettes et de vaguelettes. Brave Margot, (1992), illustre une chanson de Brassens.
Sculpteur :
En 1989, il découvre le relief en incorporant à ses toiles des objets rapportés ; le sujet se détache mieux de l'ensemble par le graphisme allégé et le chromatisme plus homogène. Il est plus narratif que figuratif. Il se fait sculpteur, grotesque, Gérard Glossanlair, (1989). En 1990, il traite de l'Ancien Testament et s'en donne "à cordes joie" lorsqu'il trace les lignes de pluie du déluge où lorsqu'il cloisonne les membres et le torse de tracés noirs censés suivre le contour des muscles ou celui des ombres. Il s'inspire du gothique par le hiératisme des figures, la simultanéité des scènes, verticalement ou horizontalement, et l'obscénité de certains détails, voisins sans complexe. On se rapproche du Christ d'Issenheim, Le Calvaire, (1991).  Inspiré par Lascaux, il peint des crânes-têtes, magdaléennes (1999). La même année, il se procure des nus d'académie, anonymes et les tatoue au fusain. En 2008, il applique des traits au feutre que une image de mode, photographie, agrandit et intervient à l'acrylique avant de procéder à la photogaphie définitive. Techniquement, il commence par poser les couleurs et ne les surcharge qu'ensuite du dessin. Sculpteur, il crée de petites sculptures, qui ont des charmes de statuaire romane, des crucifix dépouillés et des sièges anthropomorphes 1989). En 2005, il collabore avec Kijno*, pour un chemin de croix, absorbant l'oeuvre originelle de son comparse par des figures aux traits grimaçants de douleur et non de caricature ; il émerge en rose dans les 7 premières stations, tandis que le jaune des vêtements fait tache dans les 7 suivantes ; le trait noir est libéré de sorte qu'il ne sert plus qu'à souligner les blessures ou les muscles. Il simplifie, si l'on peut dire, sinon son graphisme, sa présentation, Le Succube, (2010).  Tatouages académiques, (2006), met en scène des sculptures imaginaires, aux traits plus clairsemés, à la coiffure fantaisiste, dont le gris se détache d'un fond de ses graphismes usuels dans un cadre d'une couleur différente, peint des mêmes graphismes. Il peint une série sur le cinéma, des visages de réalisateurs, sur taie d'oreiller, de grades toiles vouées au tournage, et sur toiles de sac des affiches imaginaires. Comme naguère Homère, il se fait raconter Milton et son Paradis Perdu et en tire des figures blanches en pleine chute, emboîtées dans une galerie de petits portraits de sauvages ou surajoutée à la peinture ; cela s'appelle Sans filet, 2010). Ces filets de couleurs descendants comme un grillage sont une novation, Portrait de Geneviève, (1999) ; sa muse qu'il rend dans toutes les attitudes
Il donne des photographies numériques rehausées de reliefs dorés, (2012)

Expositions : 1980, Musée de Saint-Étienne, et Errata, Montpellier (P) ; 1981, gal. Beaubourg, Paris, (P), et Eva Kepper, Düsseldorf (P) ; 2006, Guy Peeters, Knokke-le-Zoute et 2010, Paris, (P) ; 2009, Maison européenne de la photographie, Paris, (P).

Rétrospective : 2012, Musée d'art contemporain, Lyon.

Musées : Musée Sainte-Croix, Les Sables-d'Olonne, 4 oeuvres de 1983 à 1986.

Lieux publics : Mur du 3, rue des Haudriettes, Paris.