Fiche de présentation

HERVÉ, Lucien, ( Laszlo Elkan, dit )

né le 7 août 1910 à Hodmezovasarhely, Hongrie ; 1928, faculté d'économie politique, Vienne ; 1929, rejoint son frère à Paris ; employé de banque ; 1930-1934, modéliste en haute couture ; 1934, adhère au parti communiste ; 1938, naturalisé français ; 1938, exclu du parti communiste ; 1939, mobilisé aux armées ; 194, prisonnier de guerre, commence à peindre ; 1941-1944, évasion et résistance ; adopte son pseudonyme ; 1941, réintègre le parti communiste ; 1947, en est à nouveau exclu et se consacre à la photographie ; 1949, le père Couturier* lui conseille de photographie les architectures de Le Corbusier*; 1949-1965, devient son photographe attitré  ; 1964, rencontre Anna Mark*; 1965, atteint de sclérose en plaques, il recadre ses clichés aux ciseaux ; 2007, meurt le 26  juin à Paris ; inhumé au cimetière du Montparnasse.

Type(s) : Artiste

Technique(s) : Peintre - Photographe

Présentation : Peintre à ses débuts, puis photographe aux 700 000 clichés. Si l'Autoportrait, (1938) relève de l'expressionnisme* à la Murnau, celui de 1979, se dédouble dans un miroir en premier plan, de manière surréalisante*. Des instantanés, Gare du Nord, (1949), veulent saisir les ridicules d'un chacun. En revanche, vus en plongée, une série est consacrée à des passants suivis de leur ombre sur un sol nu, (1949), mettant en vedette la miniaturisation de la figure sur l'immensité du vide. Il y a là comme une anticipation de sa géométrisation et de débuts humanistes développés dans Barcelone, (1940) ou Inde, (1955), sans logis dormants perpendiculaires à la ligne d'un trottoir. Son oeuvre, par cadrage et tirage, relève de l'abstraction*. Des plans serrés, l'insistance sur les noirs et les blancs, des prises de vue allusives, Prisonniers soviétiques, (1945), définis par une rangée de mollets bottés, ou Flic, (1947) un musulman de trois-quart de dos, avec au dos des taches que l'on peut assimiler à des bombes; ou Escurial, (1959), par les seuls clochetons ou par un avant-plan de sol comprenant 8/10 de l'espace, oeuvrant à l'intuition, sans cellule, ou encore le jeu des lignes fuyantes et de l'ombre aussi intense que le modèle coupé en mi-visage, Le Cinéaste Jean Sacha, (1952), c'est out son art. Il apparaît comme le photographe officiel du Corbusier, parce que, ayant pris en un jour 650 clichés de la Cité radieuse, (1969), il devient le traducteur en images de la plupart de ses bâtiments, lui donnant l'occasion, après une embardée vers le nouveau réalisme*, Mur, (1960), ou un décollage d'affiches, de s'inspirer tantôt du neo-plasticisme* Cabanon de Le Corbusier, (1952) ou Unité d'habitation de Nantes, (1954), et encore la radicalisation des droites du Havre, (1956)  puis tantôt de l'esprit nouveau*, Vibra Design Musum, (2003). Il travaille pour Jean Prouvé en 1951.
Ses rares portraits sont centrés au plus près du visage, de sorte que celui-ci est souvent méconnaissable, Matisse, (1949) ou Miró, (1957).
Échafaudage, Unesco, (1955) est un équivalent photographique des toiles de Léger* portant le même titre. Sur le tard, il se met à la couleur, notamment pour des images de son appartement parisien (1999), ou pour une focalisation humoristique sur ses pieds nus, Autriche, (1990) ou Italie, (1999). Des vues dépouillées de la ville, des clichés d'intérieurs, toujours structurés, complètent l'oeuvre.

Expositions : 1947, Roux-Hentschel, Paris, (P) ; 1951, Domus, Milan, (P) ; 1958, Centre Kodak, Paris, (P) ; 1963, musée des Arts décoratifs, Paris, (P ) ; 1993, 2012, Camera obscura, Paris, (P) ; 2014, gal. Vieille du Temple, Paris, (P).

Rétrospective : 1988, Grande halle de la Villette, Paris ; 1999, Rencontres d'Arles ;  2002, Hôtel de Sully, Paris;

Musées : Musée d'art contemporain, Kyoto, une grande partie de l'oeuvre ; Musée d'art moderne de la ville, Paris, un ensemble significatif.

Archives : Ses négatifs sont au Getty Museum, Los Angeles.